Mercedes-Benz franchit un cap dans sa stratégie d’électrification. Pour ses véhicules compacts d’entrée de gamme, le constructeur allemand adopte des batteries lithium-fer-phosphate (LFP). Une décision marquée par des impératifs économiques et technologiques qui redéfinissent les priorités de l’industrie automobile électrique.
Pourquoi Mercedes-Benz mise sur les batteries LFP
La technologie des batteries LFP n’est pas nouvelle, mais elle gagne du terrain en Europe. Ces batteries, composées de lithium, de fer et de phosphate, se distinguent par leur coût de fabrication réduisent. Contrairement aux batteries NMC (nickel-cobalt-manganèse), elles sont moins chères et plus durables. Mercedes-Benz entend ainsi rendre ses véhicules électriques plus accessibles tout en améliorant leur fiabilité.
Les batteries LFP offrent une densité de puissance inférieure à celle des NMC, ce qui limite légèrement l’autonomie. Cependant, elles présentent des avantages : une résistance accrue au feu et une durée de vie prolongée. Comme le souligne Automotive News Europe : « Cette technologie, largement utilisée en Chine, arrive progressivement sur le marché européen. »
Mercedes-Benz cible une clientèle sensible au rapport qualité-prix. Les batteries LFP équiperont ses modèles d’entrée de gamme, notamment les remplaçants des EQA et EQB, avec une capacité utile de 58 kWh. Ces voitures, idéales pour les trajets urbains et périurbains, affichent une autonomie convenable sans gonfler le prix final.
En parallèle, les versions haut de gamme conserveront les batteries NMC, plus performantes, avec une capacité de 85 kWh et une autonomie allant jusqu’à 750 km. Cette double offre permet à Mercedes de couvrir une large gamme de besoins, de la mobilité quotidienne aux longs trajets.
Une dépendance aux équipementiers chinois
Pour intégrer les batteries LFP dans ses véhicules, Mercedes-Benz doit se tourner vers des fournisseurs chinois comme BYD et CATL. Ces entreprises dominent le marché de cette technologie, tandis que les fabricants européens sont encore en phase de développement.
Cette dépendance illustre un paradoxe : bien que Mercedes soit un actionnaire clé d’Automotive Cell Company (ACC), cette coentreprise n’est pas encore prête à produire des batteries LFP à grande échelle.
Ce choix de Mercedes-Benz s’inscrit dans une dynamique plus large. En adoptant les batteries LFP, la marque contribue à démocratiser les véhicules électriques sur le Vieux Continent. D’autres constructeurs suivent cette tendance : Renault prévoit de lancer une Twingo LFP en 2026, et Stellantis équipe déjà certains de ses modèles.






