Le conseil d’administration du constructeur automobile Stellantis a proposé en février 2024 une enveloppe salariale qui a de quoi faire tourner les têtes pour son PDG Carlos Tavares : 36,5 millions d’euros pour l’exercice de 2023. Après avoir provoqué l’indignation d’une partie de l’opinion publique, c’est au tour de trois agences de conseil d’appeler les actionnaires du groupe à voter contre cette rémunération.
Une augmentation salariale de +56% par rapport à 2022
Ce n’est pas la première fois que la rémunération de Carlos Tavares est sujette à la polémique. En 2022, de nombreuses voix s’étaient élevées pour critiquer le montant de sa rétribution, qualifiée par certains, y compris le président français Emmanuel Macron, de « choquante et excessive ». L’année 2023 n’y échappe pas et les critiques y sont même bien plus vives, la rémunération du PDG de Stellantis ayant été augmentée de +56% pour l’exercice de 2023 par rapport à celui de 2022. Au total, Carlos Tavares pourrait toucher 36,5 millions d’euros, une manière pour le conseil d’administration de Stellantis de récompenser la stratégie de transformation du groupe initiée depuis 2021 par son PDG.
Dans le détail, ce dernier a un salaire fixe de 2 millions d’euros auquel s’ajoutent des bonus et avantages qui sont calculés en fonction de ses résultats. Et l’année 2023 ayant été une année où le groupe automobile a enregistré des bénéfices record qui s’élèvent à près de 19 milliards d’euros (+11% par rapport à 2022), le PDG aurait ainsi droit à une prime exceptionnelle de 10 millions d’euros à laquelle s’ajoute un bonus de performance de 11,4 millions d’euros et des actions bonus de 13 millions d’euros.
Un appel à voter contre la rémunération de Carlos Tavares
Trois agences de conseil, Glass Lewis, Proxinvest et ISS, ont lancé un appel aux actionnaires afin qu’ils votent contre la rémunération de Carlos Tavares le 16 avril 2024, jour de l’assemblée générale du groupe automobile. Ces dernières dénoncent cette hausse salariale disproportionnée et ont tenu à rappeler le contexte dans lequel elle s’inscrit, faisant ainsi écho aux plans de licenciement lancés par Stellantis aux États-Unis, mais également en France et en Italie.
Les agences de conseil, en incitant les actionnaires à s’opposer à cette augmentation, cherchent à provoquer une réflexion plus approfondie sur les pratiques de gouvernance et sur l’équilibre à trouver entre récompenser les dirigeants pour leurs performances et maintenir une certaine équité au sein des entreprises.
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