La RATP se retrouve sous le feu des critiques après la révélation de pratiques controversées concernant l’effacement des voyants antipollution sur ses bus. Alors que l’entreprise défend la légitimité de ces actions, des soupçons de fraude et des interrogations sur la sécurité des voyageurs émergent.
Effacement des voyants : une pratique ciblée, mais controversée
La RATP admet effacer certains voyants lumineux sur les tableaux de bord de ses bus, mais précise que cette procédure se limite strictement aux alertes de dépassement des seuils de pollution. Ces voyants s’activent principalement lorsque les bus empruntent des voies rapides pour se rendre au centre de contrôle technique. Selon la RATP, cette pratique est justifiée par des mesures techniques précises : en abaissant la vitesse du bus, la nouvelle mesure effectuée élimine le défaut signalé, ce qui permet l’extinction du voyant.
Les révélations du journal Le Parisien le 22 aout 2024 ont mis en lumière les inquiétudes des chauffeurs de bus, qui ont dénoncé la pratique de l’acquittement des voyants. La RATP se défend en soulignant que les contrôles techniques sont réalisés par des centres agréés et indépendants, qui ne se basent pas uniquement sur les indicateurs du tableau de bord pour évaluer la conformité des bus. Cette procédure d’effacement est actuellement examinée par la Direction régionale de l’environnement, à qui la RATP a déjà transmis un rapport préliminaire. Le rapport final, attendu pour le 6 septembre 2024, pourrait apporter des éclaircissements supplémentaires.
Une clarification de la RATP est attendue
Valérie Pécresse, présidente de l’autorité organisatrice des transports franciliens, Île-de-France Mobilités (IDFM), a rapidement exigé des explications de la part de la RATP. L’entreprise a répondu en affirmant que les voyants effacés ne compromettent pas la sécurité des passagers et que cette pratique est conforme aux normes en vigueur. Cependant, IDFM attend encore l’avis du ministère de la Transition écologique pour valider la conformité de ces pratiques. Cette attente contribue à maintenir un climat de suspicion autour de la RATP, alors que l’enquête interne se poursuit.
La controverse sur l’effacement des voyants antipollution intervient à un moment où la RATP cherche à redorer son image après les Jeux olympiques. Les accusations de fraude et les soupçons de falsification des contrôles techniques risquent de ternir la réputation de l’entreprise. La RATP devra démontrer la transparence de ses procédures et rassurer les usagers sur la sécurité et la fiabilité de ses bus. L’issue de cette affaire dépendra en grande partie des conclusions du rapport final et de la réaction des autorités compétentes.
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