Pour l’ONISR les femmes conduisent mieux que les hommes

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Le 20 septembre, le Sénat a examiné le rapport d’information de Chantal Jouanno et Christianne Hummel intitulé, « Sur les femmes et l'automobile : un enjeu de lutte contre la précarité, d'orientation professionnelle et de déconstruction des stéréotypes ». Principale conclusion des chiffres présentés par l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière : les femmes adoptent une conduite plus prudente que les hommes…

En introduction des travaux parlementaires, l’objectif poursuivi est clairement affiché : lutter contre les clichés sur les femmes au volant. Ainsi, l'historien Alexandre Buisseret rappelle qu’au début de l’automobile, « la femme est présentée comme inapte physiquement à la conduite de l'automobile : le démarrage au cric, la direction rude, le passage des vitesses sont présentés comme autant d'obstacles musculaires pour les femmes ».

Alors que la conduite a été considérablement facilitée grâce aux progrès des constructeurs de voiture, le sexisme a également reculé au sein de la société française. Néanmoins le journaliste à France Bleu, Frédéric Chapuis, souligne que « malgré l'évidence des chiffres, les clichés sur les conductrices ont la vie dure ».

Pour la directrice de recherche à l'Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR), Marie-Axelle Granié, également mentionnée dans le rapport des Sénatrices : « l'explication (…) est que ce stéréotype et cette image négative de la femme au volant visaient à maintenir les femmes au foyer, alors que l'automobile aurait pu être un moyen de favoriser la liberté et l'autonomie des femmes ».

Seulement, si avec les chiffres avancés par l’ONISR on constate effectivement une différence de comportement entre les hommes et les femmes, celle-ci est incontestablement à l’avantage de ces dernières. Ainsi « 75% des morts sur la route sont des hommes » ; de plus, dans les accidents mortels les hommes représentent 82,5% des auteurs présumés.

Pour le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, la raison de cette différence est simple : « Les femmes roulent plutôt moins vite ». Par ailleurs, selon lui « elles sont plus prudentes, elles aiment globalement moins la vitesse. D'ailleurs, constate-t-il, chez les motards, il y a 10% de femmes et 90% d'hommes parce que les femmes sont moins attirées par ce type de risque et de sensation. C'est un fait que les femmes sont plus prudentes. Donc pour faire simple, on est entre de bonnes mains quand c'est une femme qui conduit ».

Pour mémoire, dans un sondage réalisé par Opinion Way au mois de juillet – et déjà mentionné sur le site : « 83 % des hommes se sentent en confiance lorsqu'ils sont passagers d'une femme, et que 76 % des femmes déclarent se sentir en confiance en tant que passagère lorsqu'un homme conduit ». Petite nuance cependant, si les conductrices sont plus respectueuses des règles, elles ont tout de même d'avantage d'accidents que les hommes, mais « c'est surtout de la tôle froissée ».

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