Les campagnes de prévention routière sont-elles efficaces ?

Plusieurs études montrent que les campagnes de prévention sont efficaces pour réduire le nombre de morts sur les routes. En revanche, celles qui projettent les images les plus violentes ne sont pas forcément celles qui obtiennent les meilleurs résultats. Après la diffusion d’une vidéo choc en Angleterre, l’Association internationale des sciences de la circulation et de la sécurité routières met en garde contre ce genre de campagne…

La sécurité routière fait régulièrement l’objet de campagnes de communication, organisées par de grandes agences telles que Publicis Consultants. Cependant, le Handbook of Road Safety Measures affirme que ces opérations de prévention de masse obtiennent des résultats, uniquement lorsqu’elles sont « agrémentées d’un effort d’éducation et d’un système de répression ». D’après les calculs présentés dans ce livre, si ces conditions sont vérifiées, une « campagne peut contribuer à réduire le nombre d’accidents mortels de 14 % ».

En s’appuyant sur les chiffres du département des transports du gouvernement britannique, les chercheurs en économie de l’université d’Oxford estiment que les campagnes de prévention routière ont généré des économies de 1,25 milliards de livres sterling. Dans une enquête menée auprès de la population, ils parviennent à la conclusion que « les campagnes publicitaires pour la prévention routière sont le facteur le plus influent dans la réduction du nombre de morts et de blessures graves » (20,03% des votes, contre 12,55 % pour les contrôles de police, 12,16 % pour les amendes et 11,38 % la législation routière).

Avec ces statistiques, l’efficacité des campagnes de prévention sur le thème de la sécurité routière ne semble donc plus discutable. Pourtant, toutes les campagnes n’obtiennent pas des résultats à la hauteur des attentes. Ainsi, l’Association internationale des sciences de la circulation et de la sécurité routière rappelle que « l’appel à la peur n’aura pas l’effet escompté si les gens ne croient pas que les conséquences indiquées pourraient un jour leur arriver ». C’est pourquoi on peut légitimement s’interroger sur l’opportunité de diffuser la vidéo de l’accident des deux jeunes britanniques.

La mère de l'un des deux jeunes déclare cependant : « Si tout cela peut permettre d’empêcher une personne de faire la même erreur, alors il y aura eu du bon dans le fait de montrer cette vidéo ».