Des entreprises font le choix d’une flotte auto 100% électrique d’ici 2030

Véhicules
Lancée en septembre 2017 lors de la Climate Week NYC à New York, EV100 est une initiative réunissant 16 grandes entreprises mondiales, qui se sont engagées à promouvoir la mobilité électrique. Ce collectif a deux objectifs : disposer d’une flotte 100% électrique d’ici 2030 et sensibiliser un maximum d’employés et de clients pour accélérer la transition énergétique.

Après une COP23 dénuée d’annonces majeures, Paris organisait le 12 décembre 2017 le One Planet Summit, un événement permettant d’avancer concrètement sur la mise en œuvre de l’Accord de Paris (*). Lors de ce rendez-vous inédit, plusieurs grands acteurs du secteur public et privé ont montré leur volonté de bien faire à l’instar de la Banque Mondiale qui a décidé d’arrêter de financer, dès 2019, l'exploration et l'exploitation de pétrole et de gaz.

Parallèlement à cet événement, un autre mouvement est en train de prendre une ampleur intéressante. Son nom : EV100. En septembre dernier, à l’occasion de la Climate Week de New York, une dizaine de grandes entreprises réunies sous le nom de The Climate Group ont créé un mouvement visant à accélérer la transition vers les véhicules électriques (VE). « Nous voulons faire du transport électrique la nouvelle norme », a clamé Helen Clarkson, la présidente de l'organisation. L’objectif premier est limpide : l’ensemble des entreprises partenaires devront disposer d’une flotte 100% électrique d’ici 2030.

Un enjeu technologique

C’est un défi majeur pour le secteur du transport qui, rappelons-le, représente 23% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, pour y parvenir, encore faut-il fabriquer massivement des voitures électriques dans le respect de l’environnement… En France, on compte à ce jour près de 130 000 véhicules électriques. Celles-ci émettent trois fois moins de CO2 que les citadines à essence. En attendant une hausse sensible de la production, les grands acteurs doivent encore travailler pour réduire les impacts de la fabrication, que ce soit sur les batteries (dont l’assemblage engendre une consommation d’énergie assez importante) ou sur le recyclage des matériaux.

Initiative EV100 : De Ikea à EDF

Depuis trois mois déjà, le mouvement EV100 prend de l’ampleur. On compte déjà 16 membres dont les géants Unilever, LeasePlan, HP Inc., Vattenfall,, Deutsche Post DHL,Metro ou encore Ikea. Pour le géant suédois, le transport est un enjeu stratégique car 75% de son impact carbone est dû aux déplacements de ses clients. C’est pour cela que l’entreprise souhaite dès à présent proposer des solutions alternatives moins polluantes. Ainsi, chaque véhicule électrique dispose de bornes de rechargement rapide et sans frais tandis que des navettes gratuites desservant six magasins en France ont été mises en place.

Du côté de LeasePlan, la première entreprise de gestion de flottes automobiles à rejoindre l’initiative EV100, l’heure est à l’ambition. « Nous souhaitons que tous nos employés utilisent des véhicules électriques d’ici 2021, explique Tex Gunning, CEO de l’entreprise. Nous encourageons les autres entreprises à faire de même : convertir sa flotte à l’électrique est l’un des moyens les plus aisés de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de contribuer à remédier au problème du changement climatique. » EV100 espère ainsi attirer de plus en plus d’entreprises.

C’est le cas d’EDF depuis le 12 décembre 2017. Jean-Bernard Lévy, Président Directeur Général, l’a confirmé dans les médias. C’est le premier grand acteur français à s’engager concrètement dans cette initiative, en voulant convertir l’intégralité de la flotte auto d’EDF à l’électrique d’ici 2030. Le groupe a toujours été mobilisé sur le sujet, et notamment dans les batteries ou la mobilité électrique à travers sa filiale Sodetrel. Cette dernière, spécialisée dans les infrastructures de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables, peut s’appuyer sur un réseau de 50 000 points de charge en France et en Europe.

Pour l’avenir des villes

Après EDF, d’autres grandes entreprises publiques et privées vont-elles participer à cette initiative mondiale qui permettrait de faire respirer un peu mieux les citoyens du monde entier ? On ne peut que l’espérer, surtout après la lecture de la dernière étude publiée début décembre par C40 Cities montrant les bienfaits pour la santé de la suppression des véhicules thermiques (essence et diesel) dans les villes. À Paris, par exemple, les habitants gagneraient 3 semaines d'espérance de vie supplémentaires et cela permettrait d’éviter environ 7 600 hospitalisations par an pour des raisons respiratoires ou cardiovasculaires. De quoi donner envie d’agir au plus vite…

(*) : Ratifié par 168 pays, cet accord trouvé en 2015 vise à contenir la hausse moyenne de la température sous le seuil critique des 2 °C

Article proposé par Martin Masson