Mercredi 12 juin 2024, après les résultats d’une enquête qui a duré près de 9 mois, l’Union européenne a décidé d’augmenter les droits de douane sur les voitures électriques chinoises.
L’UE double les taxes sur certains modèles de voitures électriques chinoises
L’Union européenne (UE) a décidé de relever les droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine, passant de 10 % à un maximum de 48,1 %. Dans les détails, la Commission européenne a décidé d’augmenter de +17,4 % les taxes sur les modèles de BYD, de +20 % pour ceux de Geely, et de +38,1 % pour SAIC (Shanghai Automotive Industry Corporation). L’initiative de l’Union européenne suit celle des États-Unis. Nos voisins outre-Atlantique ont en effet récemment fait passer de 25 à 100 % les droits de douane sur les voitures électriques chinoises.
De fait, et suite à une enquête, la Commission européenne a justifié cette décision en affirmant que les aides massives du gouvernement chinois permettent à ses constructeurs de vendre des véhicules à des prix très bas, perturbant ainsi le marché européen. « Il en va de l’intérêt de la transition vers l’électrique des constructeurs européens et de la préservation des emplois du secteur en Europe », a ainsi déclaré la Commission européenne.
Vers une riposte chinoise
Les automobilistes européens sentiront immédiatement l’impact de cette décision. Des modèles populaires comme la MG4, jusqu’alors connus pour leur rapport qualité-prix, deviendront nettement plus coûteux. D’autant plus que le ministère des Affaires étrangères chinois avait déjà indiqué, en amont de la décision de l’enquête de la Commission européenne, son intention d’engager des contre-mesures, notamment sur les voitures électriques fabriquées par les constructeurs allemands.
Il faut dire que ces derniers sont particulièrement bien implantés dans l’empire du Milieu : le marché chinois représente 40 % des ventes de Volkswagen. D’autant plus que leurs constructeurs sont déjà mis en difficulté sur leur propre marché : depuis l’arrêt des subventions publiques en 2023, le marché allemand des voitures électriques a reculé de plus de 30,6 % au mois de mai 2024 par rapport à celui de 2023. Cette augmentation pourrait freiner encore plus l’adoption des véhicules électriques, puisque les modèles chinois, réputés pour être plus abordables, ne le seront de fait plus autant. En France, seul le maintien des aides publiques permet de soutenir le marché, mais avec la hausse des prix, celui-ci risque lui aussi de reculer. De l’autre côté, les constructeurs chinois, pour contourner les mesures européennes, s’arment sur le sol du Vieux Continent : BYD, par exemple, a annoncé la construction de deux usines, dont une en Hongrie. La Chine sera-t-elle vraiment la grande perdante dans cette affaire ?
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