La voiture électrique : les ventes ont baissé d’un tiers
En Allemagne, la fin des subventions à l’achat de voitures électriques en 2023 a provoqué une chute spectaculaire des ventes. Selon une étude de Chemnitz, les ventes de voitures électriques ont diminué de 30,6 % en mai 2024 par rapport au même mois de l’année précédente, réduisant la part de marché des véhicules électriques à 12,6 %, contre 18 % en 2023. Parallèlement, environ 100 000 voitures électriques invendues s’accumulent dans des entrepôts à travers le pays, créant une situation coûteuse pour les constructeurs automobiles étrangers, en particulier Tesla et BYD, mais aussi pour les constructeurs allemands.
Malgré cette situation, le chancelier allemand Olaf Scholz reste fidèle à son objectif d’atteindre 15 millions de voitures électriques immatriculées en Allemagne d’ici à 2030. Le chef du gouvernement fédéral, sans envisager de lancer un nouveau bonus écologique pour stabiliser le marché, considère qu’un retour en arrière serait néfaste pour la compétitivité industrielle de l’Allemagne. Reinhard Zirpel, président de la fédération des constructeurs automobiles internationaux (VDIK), a appelé à des mesures pour restaurer la confiance des consommateurs, notamment en accélérant le déploiement des bornes de recharge.
Toujours les mêmes freins à l’électromobilité
La réticence des consommateurs allemands à acheter des voitures électriques reflète une tendance observée ailleurs en Europe. Selon l’Observatoire de de Cetelem de 2023, 6 Français sur 10 considèrent que la voiture électrique reste trop chère. D’autre part, près de la moitié la juge moins pratique que les modèles thermiques en raison de leur autonomie limitée, et près de 8 sondés sur 10 craignent que le prix de l’électricité rende cette mobilité bientôt moins abordable dans son usage, mais aussi que sa production soit insuffisante pour répondre à la demande future. À la différence de l’Allemagne, les voitures électriques (VE) en France, hormis les modèles chinois de certains constructeurs extra-européens, sont éligibles au bonus écologique. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les VE détiennent toujours 17,7 % de part de marché automobile.
Toutefois, comme le témoigne l’Allemagne, le marché reste fragile. Entre le manque d’autonomie, le prix des voitures électriques et le manque de bornes de recharge, il est clair que les aides financières publiques ne pourront, à elles seules, maintenir le marché sur le long terme. De quoi laisser perplexe quant aux objectifs environnementaux de l’Union européenne qui vise l’interdiction de la vente de véhicules à moteurs thermiques d’ici à 2035. Et de manière assez paradoxale, comme le révèle l’étude de Chemnitz, si le marché des VE est en recul en Allemagne, celui des thermiques connaît au contraire un léger rebond : +2,1 % pour les essences et +3,1 % pour les diesels, et +0,3 % pour les hybrides.
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