Gestion de patrimoine : faut-il investir dans les voitures de collection ?

Véhicules

Les voitures anciennes continuent de séduire les investisseurs, en particulier les plus fortunés. Cependant, la plupart des organismes spécialisés, comme l’ Union Financière de France ( UFF ), estiment que ce type d’achat ne renverse pas la hiérarchie traditionnelle des placements.

C’est une question qui revient souvent, surtout depuis que « les prix des automobiles de collection se sont envolés dans des proportions considérables », comme le signalait Autonews en novembre. « Au lendemain de la crise financière de 2008, les investisseurs du monde entier se sont tournés vers des valeurs moins risquées et plus rentables que les actions ou les fonds souverains », expliquait en effet le site d’information. Résultat : les voitures de collection « ont rapidement attiré les acheteurs désireux de réaliser des plus-values substantielles ». Alors que le gros de la crise financière est derrière nous, force est de constater que le pari s’est avéré gagnant. Selon l’étude Knight Frank Luxury Investment 2017, les voitures de collection peuvent atteindre un rendement d’environ + 457 % en dix ans, « un résultat largement supérieur à ceux réalisés dans le même temps par le vin (+ 267 %) ou l’art (+ 139 %) », soulignent Les Échos. Mais attention, l’aventure n’est pas sans risques. Certains signes de fléchissement commencent à apparaître, et c’est surtout le marché des voitures rares et originales (ayant été produites en nombre limité) qui reste dynamique. Il s’agit notamment des voitures de prestige d’avant-guerre ou des modèles plus récents, mais tout aussi rares, tels que la Ferrari Dino Berlinetta spéciale de 1965.

Fiscalité avantageuse

En tout état de cause, les véhicules de collection restent soumis à une fiscalité avantageuse, même si, comme le souligne José Fernandez, directeur commercial de l’ Union Financière de France ( UFF ), « depuis très longtemps on n’avait pas vu une loi de finances aussi dense » que celle de l’année en cours. Les véhicules de luxe sont en effet sortis de l’assiette de l’ISF (impôt de solidarité sur la fortune), devenu IFI (impôt sur la fortune immobilière). Lors de la revente, le propriétaire a en outre la possibilité de choisir entre une taxe forfaitaire de 6,5 % sur le montant total de la transaction ou l’imposition sur la plus-value du régime général (19 % de taxe plus 15,5 % de prélèvements sociaux), avec une exonération totale de cette taxe après 22 ans de détention du véhicule, comme le rappelle Capital.fr.

Les valeurs sûres selon l’ UFF

À ce stade, une nouvelle mise en garde s’impose. « Le placement ne doit pas avoir comme finalité la fiscalité, qui ne doit être que la cerise sur le gâteau », prévient José Fernandez. Pour le directeur commercial de l’UFF, « on a des besoins patrimoniaux et il faut se projeter. On a des placements à sa disposition, et il faut les allouer ». Certes, on peut faire quelques arbitrages sur la fiscalité, mais toujours « à la marge ». José Fernandez insiste sur le caractère « traditionnel » de la finance et de la « hiérarchie » des placements. Le PEA, l’assurance vie et la SCPI restent « des valeurs sûres, des placements qu’on doit avoir dans son patrimoine ». Alors que les actions sur le long terme constituent l’investissement le plus rentable, l’intérêt du PEA semble évident. Le plan d’épargne en actions bénéficie en outre de la fiscalité « la plus intéressante », l’exonération des gains étant acquise au-delà de cinq ans. De son côté, l’assurance vie reste « un outil patrimonial très fort et très intéressant. C’est la palette de fonds la plus ouverte qui existe. On l’appelle “le couteau suisse de l’épargne”, et ce n’est pas un mythe ! ». Enfin, pour le dirigeant de l’UFF, la SCPI est un « excellent outil », car elle permet d’acquérir de l’immobilier de manière sécurisée à partir de montants assez modestes, ce qui la rend notamment accessible aux jeunes ou aux personnes à faible trésorerie.   En somme, les voitures de collections restent avant tout un plaisir d’amateurs : si un retour sur investissement est tout à fait possible sur certains modèles rares et recherchés, les placements plus traditionnels, notamment en action, assurent une meilleure rentabilité et une meilleure sécurité. Car il ne faut pas sous-estimer les frais d’entretien inhérents à une collection de voitures de luxe et la variabilité de ce marché.  
Mots-clés :


Commentaires

No Comments