Effet d’attentisme par rapport aux ZFE ? Tarifs trop élevés ? Infrastructures peu suffisantes ? Les ventes de voitures électriques ont poursuivi leur plongée durant le mois d’août. Une tendance qui inquiète les constructeurs.
Un mois d’août difficile pour les ventes de voitures électriques
Le mois d’août 2024 a marqué un coup d’arrêt pour le marché des voitures électriques en France. Le tout dans un contexte global de ralentissement des ventes automobiles. Les véhicules électriques ont particulièrement souffert, avec une baisse de 33% par rapport au même mois l’année précédente. Cette chute brutale s’inscrit dans une tendance plus large de recul du marché automobile en France. Ce dernier enregistre une baisse de 24,3% toutes motorisations confondues.
Les vacances d’été sont traditionnellement une période creuse pour les concessionnaires. Mais la baisse observée en août 2024 est plus marquée que d’habitude. Seulement 85.977 nouvelles immatriculations ont été enregistrées sur le mois. Un chiffre bien en deçà des attentes. Le mois d’août 2023 avait pourtant été exceptionnel. Un résultat marqué par un rattrapage post-pénurie de composants électroniques.
Les raisons de la chute des ventes de voitures électriques
L’une des principales raisons évoquées pour expliquer cette baisse des ventes de voitures électriques est le manque de nouveaux modèles attractifs sur le marché. En effet, plusieurs véhicules attendus, comme la Citroën ë-C3 ou la nouvelle Renault 5, ne sont pas encore disponibles à la livraison. Cette absence de nouveautés semble peser lourd sur les choix des consommateurs, qui attendent des véhicules plus abordables pour se décider.
Le leasing social avait pourtant donné un coup de pouce aux ventes de voitures électriques ces derniers mois. Il semble aujourd’hui avoir atteint ses limites. Les livraisons des véhicules achetés dans le cadre de ce dispositif ont ralenti. Sans renouvellement de l’offre ou des conditions plus avantageuses, les consommateurs hésitent à franchir le pas. De plus, les incertitudes liées aux zones à faibles émissions (ZFE), avec des règles changeantes et parfois restrictives, ajoutent un facteur d’attentisme chez les acheteurs potentiels.
Tesla en tête, mais des résultats contrastés
Malgré ce contexte difficile, certains modèles électriques ont tout de même tiré leur épingle du jeu en août 2024. Le Tesla Model Y, en particulier, a connu un succès notable, devenant le véhicule électrique le plus vendu avec 2.096 immatriculations. Il a ainsi repris la première place, devançant largement la Renault Mégane qui avait dominé en juillet.
Derrière Tesla, les résultats sont plus mitigés. La Peugeot 208 électrique n’a enregistré que 919 ventes, loin derrière la tête du classement, tandis que le Renault Scénic complète le podium avec 668 immatriculations. Ces chiffres montrent que le marché est dominé par quelques modèles phares, mais que l’absence de diversité et de nouveautés dans les gammes proposées freine la dynamique générale.
Une tendance à surveiller pour les mois à venir
Alors que le marché automobile français peine à retrouver son souffle après les perturbations causées par la pandémie et les pénuries de composants, la chute des ventes de voitures électriques en août 2024 est un signal d’alarme. La part de marché des véhicules électriques est ainsi redescendue de 17,3% à 15,3%, un recul qui pourrait perdurer si les constructeurs ne parviennent pas à répondre aux attentes des consommateurs en matière de prix et de modèles disponibles.
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