La Sécurité Routière lutte contre les stupéfiants

Infractions

En France, la consommation de cannabis n’est pas sans conséquence pour la sécurité routière. En effet, d’après les statistiques pour 2015, 23% des décès constatés chez les 18ont impliqué un conducteur contrôlé positif aux stupéfiants. Pour avertir, notamment les plus jeunes, du danger, une nouvelle campagne de communication a été lancée : « Fumer du cannabis est illégal. Sur la route, ça peut être fatal ».

D’après l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 3461 personnes sont décédées sur les routes en 2015. Parmi elles, 23% ont trouvé la mort dans un accident impliquant un conducteur sous l’emprise de stupéfiants, soit 790 victimes. Au total, « 58 247 délits pour usage de stupéfiants ont été constatés sur 118 476 dépistages réalisés ».

Autre indication des pouvoirs publics, les conducteurs concernés sont à 94% des hommes. Par ailleurs, 29 % des conducteurs de cyclomoteurs contrôlés sont positifs pour au moins un stupéfiant. Parallèlement, une enquête de l’Office français des drogues et toxicomanies montre que la consommation de cannabis se banalise. Ainsi, au sein des 18-64 ans elle serait passée de 8% à 11% entre 2010 et 2014

Pour résumer, la consommation de drogue continue de faire des ravages sur les routes, surtout chez les jeunes hommes. D’après le spécialiste de l’Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux), Jean-Pascal Assailly, « le consensus chez les scientifiques est que le cannabis double le risque d’accident, et ce facteur est bien sûr démultiplié en cas d’association avec l’alcool ».

C’est pourquoi, un nouveau spot vidéo a été diffusé par les autorités, notamment afin de rappeler les risques encourus. Pour Julien, 24 ans, sa sortie du vendredi soir a été très : il a été contrôlé positif au cannabis par la police, il a perdu son permis de conduire, il a écopé d’une amende de 400 euros et il a désormais une condamnation inscrite sur son casier judiciaire.

Pourtant, la situation aurait pu être pire ! Comme l’explique encore Jean-Pascal Assailly, « le cannabis altère principalement les aspects les plus automatisés de la conduite ». Ainsi, « son effet sédatif augmente aussi le temps de prise de décision en situation d'urgence ». C’est pourquoi, il aurait pu être à l’origine d’un accident ou même d’un homicide involontaire. Dans cette hypothèse, il aurait pu être condamné à dix ans d’emprisonnement et 150000 euros d’amende.

Diffusée également sous forme de BD, cette campagne annonce plus de contrôle sur l’usage des stupéfiants. Dès le début de 2017, des nouveaux tests de dépistages de salivaires seront envoyés aux forces de l’ordre. Il s’agit d’un nouveau prélèvement salivaire de confirmation qui sera directement envoyé en laboratoire pour analyse. Avec ce nouveau procédé, on évite le prélèvemenbt sanguin qu’effectuaient jusqu’à présent les médecins.

Pour le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, l’objectif est surtout de gagner du temps tout en pour augmentant le nombre de contrôles.  Il résume ainsi : « le message qu’on veut faire passer, est que les choses vont changer parce qu’on va pouvoir contrôler davantage. Il va devenir nettement plus difficile d’échapper aux contrôles ».

Crédit photo : Philippe Squarzoni