La sécurité routière vient de publier un « bilan contrasté » pour l’année 2015. D’après les chiffres avancés par l’Observatoire national interministériel à la sécurité routière (ONISR), il y a eu en effet 80 décès de plus sur les routes avec un nombre d’accidents pourtant en baisse. Par ailleurs, dans le communiqué de presse publié le 27 janvier, les autorités évoquent également des « tendances inquiétantes »…
Pour la deuxième année consécutive, le nombre de morts sur les routes est en hausse. Les statistiques de l’ONISR montrent que la mortalité a augmenté de 2,4% malgré une baisse de 3,6% des accidents corporels. Le mois de décembre s’est révélé particulièrement tragique puisque 308 personnes sont mortes sur le réseau national, soit une hausse de 7,7% par rapport à l’année dernière. Aucun motif de satisfaction pour le douzième moi puisque le nombre d’accidents corporels a également progressé de 1,7% tout comme le chiffre des hospitalisations (+4,3%).
Pourtant sur l’ensemble de l’année on enregistre « une baisse du nombre d’accidents corporels » encourageante. Alors qu’en 2014, 58 191 cas avaient été signalés, ils ne sont plus que 56 109 en 2015, soit une baisse de 3,6%. Dans le communiqué mis en ligne sur le site officiel de la sécurité routière on assure que « les séries de mesures prises depuis un an par le gouvernement y ont nécessairement fortement contribué ». Une affirmation qui ne sert étonnement pas à commenter les chiffres de la mortalité, pour lesquels on préfère évoquer le tragique accident de Puissenguin (43 morts).
En plus de cet accident qui ne peut pas justifier à lui seul l’augmentation des 80 décès en 2015, les autorités soulignent l’apparition de tendances inquiétantes. En premier lieu, elles mentionnent le problème de la vitesse. Selon les mesures relevées, les vitesses moyennes auraient augmenté depuis 2013 car « la trop grande connaissance par les automobilistes de l’emplacement des dispositifs de contrôle [NDLR : radars] a manifestement atténué leur efficacité ». Enfin « l’abus d’alcool, l’usage de stupéfiant et l’absence de ceinture », seraient également à l’origine des mauvais résultats de 2015.
Autre élément à signaler, les usagers vulnérables (motos, cycliste et piétons) ont vu leur accidentalité en nette diminution ; à l’inverse les automobilistes comptent 135 décès supplémentaires. Enfin, alors que les hommes, les jeunes et les séniors apparaissent comme « les catégories d’usagers les plus touchées », le Ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve a tenu à rappeler que « l’Etat prend des précautions, il multiplie les contrôles mais rien ne peut se substituer à la responsabilité individuelle »…
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