La sécurité routière en France entre dans une nouvelle phase avec l’arrivée de technologies de pointe pour les radars automatiques. En 2024, les statistiques révèlent 3 432 décès sur les routes, ce qui pousse l’État à intensifier ses efforts pour renforcer le respect du Code de la route et réduire le nombre d’accidents. Ce plan ambitieux soulève toutefois quelques inquiétudes, notamment sur la protection de la vie privée et la fiabilité des innovations technologiques.
Un réseau de radars en pleine évolution
Aujourd’hui, les forces de l’ordre s’appuient sur un réseau de radars automatiques pour faire appliquer le Code de la route. En plus des radars, on utilise régulièrement des jumelles, des tests d’alcoolémie et des tests de stupéfiants lors d’opérations spécifiques. La Direction du contrôle automatisé (DCA) a lancé un plan de modernisation pour développer les « radars du futur » entre 2026 et 2030. Ces nouveaux équipements pourront détecter un éventail plus large d’infractions, comme :
- l’utilisation du smartphone au volant
- le non-port de la ceinture
- le contresens
- le non-respect des distances de sécurité
- l’excès de vitesse
- l’encombrement d’un carrefour
- la circulation sur les voies de bus
Grâce aux radars double sens, pour atteindre ces objectifs, on intégrera des technologies avancées telles que l’intelligence artificielle (IA) et le LiDAR (un système laser qui analyse l’environnement routier) dans ces nouveaux appareils. Néanmoins, cette évolution fait aussi naître des réserves concernant la protection de la vie privée, surtout que ces radars peuvent filmer l’habitacle des véhicules. Des mesures strictes devront donc être mises en place pour éviter tout abus.
L’initiative Dexter : vers une surveillance renforcée
Parallèlement, l’initiative Dexter lance une nouvelle génération de voitures-radars en France. Gérées par des sociétés privées, ces voitures sont équipées de radars infrarouges capables de flasher sans signal visible. Elles sont déployées dans presque toutes les régions, à l’exception de l’Île-de-France et de la Corse. Chaque véhicule génère environ 194 000 € de recettes annuelles, et près de 300 voitures devraient être en service d’ici fin 2025. Ce dispositif se présente à la fois comme une mesure dissuasive et une source de revenus pour l’État.
Le programme global de déploiement des radars intelligents vise à réduire le nombre d’accidents en détectant davantage d’infractions dans les cinq prochaines années pour améliorer la sécurité routière. Toutefois, malgré ces avancées, il faut noter que les nouveaux radars ne pourront pas détecter la présence d’alcool chez les conducteurs, ce qui reste un facteur déterminant dans la mortalité sur les routes.
Collecte et utilisation des données : enjeux et perspectives
Les radars de nouvelle génération enregistreront non seulement des preuves vidéo, mais collecteront aussi diverses données techniques qui peuvent être à caractère personnel. Cette collecte massive soulève des questions sur le respect de la confidentialité et l’usage éthique des informations recueillies.
Dans ce contexte, Pierre Chasseray, porte-parole de l’association 40 millions d’automobilistes, propose de renforcer la présence des gendarmes sur les routes pour mieux lèver le voile sur les comportements à risque, lors d’un reportage TF1.
Par ailleurs, le DCA a lancé un appel aux fabricants et spécialistes afin de produire cette nouvelle génération de radars, capables d’effectuer des contrôles sur plusieurs tronçons de route successifs. Le remplacement progressif des cabines grises par des tourelles ETT, ainsi que le déploiement itératif et agile de 450 radars autonomes, font partie du plan pour atteindre l’objectif de 1 700 radars opérationnels sur l’ensemble du réseau routier français d’ici 2028.






