Circulation inter-files : une expérimentation lancée début février

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Le gouvernement a décidé de lancer une expérimentation dans 11 départements particulièrement embouteillés aux heures de pointe : la circulation inter-files. Pratiquée par de nombreux deux roues elle n’était jusqu’à présent, ni encadrée, ni enseignée. Prévue pour début février, elle pourrait ensuite être généralisée dès 2020 si l’opération est une réussite… Interrogé sur la question, le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, explique la volonté du gouvernement de réglementer la circulation inter-files. Selon lui, « c’est un fait social : 98% des conducteurs de deux-roues motorisés le font ! Nous voulons sortir d’une hypocrisie qui consiste à ne pas en parler, à ne pas l’enseigner, à ne pas souligner son accidentologie en ville, là où il y a des intersections et des piétons ».

Sur une période de 4 ans, 11 départements (Gironde, Rhône, Bouches-du-Rhône, et 8 départements d’Ile-de-France) vont donc autoriser la circulation inter-files sur les voies où la vitesse autorisée est supérieure ou égale à 70Km/h. Cette expérimentation qui avait été proposée par le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR), interdit donc les remontées de files » en centre-ville et sera encadrée par de nombreuses autres règles.

On peut notamment citer l’interdiction de dépasser un autre deux-roues motorisé circulant en inter-files, mais aussi l’obligation de respecter les distances de sécurité ou encore l’obligation d’actionner le clignotant afin d’avertir les autres usagers de la route. Enfin le site de la sécurité routière conseil de remercier les autres conducteurs, précisant au passage que « la courtoisie et le respect mutuel sont les fondements d’un partage de la route en toute sécurité ».

Cette mesure est réclamée depuis longtemps par la Fédération française des motards en colère, et par son porte-parole Nathanaël Gagnaire : « contrairement à ce que certains peuvent penser, la circulation intrefiles est bien plus sécure pour les motards que quand ils sont intégrés dans les files de circulation où les distances de sécurité sont rarement respectées. Il y a le risque d’être pris en sandwich sur un freinage brusque. Et derrière un fourgon, par exemple, on n’a pas de visibilité », explique ce dernier.

Toutefois, une étude réalisée par l’Institut française des sciences et des technologies de transport, de l’aménagement de réseaux (Ifsttar », publiée en 2012/2013, nous indique que « 68% des automobilistes disaient ressentir des difficultés face à cette pratique, qui génère du stress lié à l’imprévisibilité, à l’effet de surprise ». Néanmoins, la chargée de recherche à l’Ifsttar, Isabelle Ragot-Court précise également que « 80% des automobilistes étaient favorable à un encadrement », afin notamment de « donner un cadre légal aux responsabilités en cas d’accident »…