Les nouvelles règles CO₂ de l’UE sont-elles un cadeau aux industriels ?

L’industrie automobile européenne est à un tournant décisif.

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L'Europe assouplit la réglementation sur les émissions de CO2 pour soutenir son industrie automobile
Les nouvelles règles CO₂ de l’UE sont-elles un cadeau aux industriels ? | L'Automobiliste

La Commission européenne, dirigée par Ursula von der Leyen, a présenté un nouveau dispositif destiné à assouplir les règles sur les émissions de CO2 pour les constructeurs de l’Union européenne. Annoncé le lundi 3 mars 2025, ce dispositif veut offrir plus de latitude aux entreprises tout en maintenant les objectifs de réduction des émissions (même si les cibles restent inchangées). Cette mesure arrive à un moment où l’industrie automobile européenne traverse des périodes difficiles sur le plan économique et face à la concurrence internationale.

Un nouveau dispositif pour les constructeurs

Le nouveau dispositif permet aux constructeurs de comptabiliser leurs émissions de CO2 sur une période de trois ans, de 2025 à 2027. L’idée, c’est de donner un délai supplémentaire aux entreprises qui accusent un retard dans la réalisation de leurs objectifs, sans pour autant modifier ces derniers. Ursula von der Leyen a précisé : « les objectifs restent les mêmes, mais cela signifie plus de flexibilité pour l’industrie ». Par ailleurs, les entreprises qui dépassent leurs objectifs recevront un crédit d’émissions. Cette décision a été bien accueillie par le secteur.

Des avis partagés

Toutefois, tout le monde n’est pas convaincu. L’ONG Transport & Environment a vivement critiqué ce dispositif, le qualifiant de « cadeau sans précédent à l’industrie automobile européenne » et soulignant son impact environnemental.

Actuellement, les normes Corporate Average Fuel Economy obligent les constructeurs à respecter une moyenne annuelle d’émissions par véhicule vendu. Avec un nouvel objectif fixé à 93,6 grammes de CO2/km à compter de janvier 2025, certains fabricants peinent déjà à respecter les exigences (ce qui montre la difficulté à atteindre ces chiffres). Ursula von der Leyen a donc promis d’introduire un amendement ciblé afin d’adapter ces obligations sur trois ans et d’éviter des sanctions financières qui pourraient fragiliser une industrie déjà éprouvée.

Face aux difficultés rencontrées par plusieurs acteurs, Bruxelles envisage également un plan d’action global pour soutenir l’industrie automobile. Une réunion avec les dirigeants de BMW, Renault, Stellantis (Peugeot, Citroën) et Volkswagen est prévue pour affiner ce plan. Parallèlement, un soutien direct aux producteurs de batteries et la création d’une alliance pour innover dans l’automobile sont à l’étude.

1 réflexion au sujet de « Les nouvelles règles CO₂ de l’UE sont-elles un cadeau aux industriels ? »

  1. l’Europe oublie un détail : le gens ne veulent pas de VE’s, bien trop chers, à l’autonomie trop limitée (+ manque d’infrastructure, temps de recharge bien trop long, impossibilité de recharger à la maison pour la moitié des habitants,…). Sans demande, c’est voué à l’échec. Ce n’est que reculer pour finalement devoir prendre la bonne décision : annuler l’interdiction de vente des VE en 2035.
    Nous sommes maintenant les seuls pays (avec la Chine) à forcer les gens à passer aux VE’s… Le reste du monde n’en a cure …

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