Réglementation auto : “Un coup dur” pour les hybrides rechargeables dès 2025

Les voitures hybrides rechargeables, souvent considérées comme un pas vers une mobilité plus écolo, sont aujourd’hui au centre d’un débat animé en Europe. Bien qu’elles soient censées réduire les émissions de CO2 grâce à leur capacité à rouler partiellement à l’électricité, il semble que leur effet sur l’environnement soit loin d’être aussi positif qu’espéré. Cette situation a poussé l’Union européenne à revoir ses critères et à durcir les règles pour mieux coller à la réalité quotidienne de ces véhicules.

Pourquoi ces voitures posent problème ?

Ces hybrides sont sous le feu des critiques pour être très mauvaises pour la planète si elles ne sont pas bien utilisées. Beaucoup de conducteurs ne branchent jamais leur voiture, préférant le moteur thermique. Ce comportement annule les gains écologiques attendus et se traduit par une consommation réelle 3,5 fois supérieure aux chiffres officiels. Pour remédier à cela, la Commission européenne envisage dès 2025 de doubler voire tripler les émissions officielles des modèles hybrides rechargeables en tenant compte de leur utilisation électrique réelle.

La nouvelle norme qui sera adoptée en 2024, et appliquée dès janvier 2025, impose aux constructeurs de démontrer l’efficacité énergétique des véhicules dans des conditions réelles, incluant un contrôle technique annuel.

Que font vraiment les utilisateurs ?

Les habitudes des conducteurs et entreprises n’aident pas non plus, car nombreux sont ceux qui restent sceptiques quant à l’efficacité réelle des hybrides. Les entreprises achètent souvent ces véhicules pour remplir des quotas électrifiés et éviter la taxe sur les véhicules de société (TVS), mais ne vérifient pas si leurs employés s’en servent correctement.

Bruxelles veut agir vite face à cette situation pour limiter les émissions des hybrides rechargeables. Le gouvernement français et l’Union européenne envisagent de resserrer la vis avec une réglementation plus stricte. Le bonus écologique pour ces voitures a déjà disparu, et elles pourraient bientôt faire face à un malus.

Cette pression réglementaire pèse lourdement sur les constructeurs automobiles, qui doivent envisager des solutions comme un programme d’indemnisation pour les défaillances techniques. Ils doivent maintenir une moyenne d’émissions de CO2 sous peine d’amendes salées : chaque gramme excédentaire coûte 95 euros par véhicule vendu. La hausse potentielle des émissions pourrait forcer certaines marques à retirer ces modèles du marché.

Où va ce marché qui change vite ?

L’avenir des hybrides rechargeables paraît compromis alors que leurs ventes baissent depuis quelques années. Avec un objectif ambitieux d’interdire la vente de voitures thermiques au profit des électriques d’ici 2035, l’Union européenne pousse le secteur automobile vers un boom de 40 % pour la voiture électrique d’ici 2030. Des marques comme Renault et Volkswagen ont déjà annoncé vouloir proposer uniquement des gammes électriques d’ici 2030.

Les nouvelles règles vont entraîner une hausse des coûts de production car il faudra intégrer des batteries plus performantes et repenser les moteurs thermiques. Le prix moyen des hybrides devrait donc passer de 30 000-45 000 euros avant 2025, à 35 000-50 000 euros après cette date.

Alors que la part de marché des hybrides pourrait tomber sous les 3 % d’ici 2027, il devient urgent pour le secteur automobile et les autorités publiques de trouver des solutions durables qui répondent aux attentes environnementales grandissantes.

Le cadre législatif européen évolue rapidement, soulignant l’urgence d’une transition énergétique efficace dans le secteur auto. Alors que le marché s’apprête à accueillir davantage de modèles électriques, consommateurs comme industriels doivent s’adapter aux nouvelles exigences environnementales pour garantir un avenir plus vert.