Donald Trump sera-t-il le nouveau champion de l’industrie automobile américaine ?

Le 6 novembre 2024, les résultats des élections américaines semblent se profiler en faveur de Donald Trump, avec une probable reconquête de la Maison Blanche. Au-delà des implications politiques, un retour de Trump au pouvoir pourrait remodeler le paysage de l’industrie automobile américaine. Le candidat républicain a multiplié les promesses pour renforcer ce secteur clé, notamment au Michigan, un État stratégique pour l’économie automobile.

Les promesses de Donald Trump pour l’industrie automobile

Lors d’un discours à Detroit, au cœur de l’industrie automobile américaine, Trump a promis un véritable « miracle du Michigan », visant à relancer l’économie de l’État et à renforcer sa compétitivité industrielle. Il propose des mesures radicales pour protéger les constructeurs américains, y compris une renégociation de l’accord de libre-échange avec le Mexique et le Canada (AEUMC) pour contrer la concurrence des constructeurs étrangers, principalement chinois, implantés au Mexique.

• Tarifs douaniers élevés sur les importations : Trump a déclaré qu’il pourrait imposer des droits de douane jusqu’à 100 % sur les véhicules importés de certaines régions, en particulier ceux construits dans des usines chinoises au Mexique. L’objectif serait de dissuader l’importation de véhicules assemblés hors des États-Unis et de stimuler la production locale.
• Déductibilité fiscale pour les prêts automobiles : Pour encourager l’achat de véhicules aux États-Unis, il a également promis que les intérêts sur les prêts automobiles seraient entièrement déductibles des impôts. Cette mesure pourrait aider les consommateurs à mieux faire face à la hausse des taux d’intérêt et des prix des voitures, favorisant ainsi la consommation locale.

L’état de l’industrie automobile américaine : entre croissance et défis

Bien que Trump mette l’accent sur la protection de l’industrie automobile, les experts estiment que le secteur connaît déjà un développement important, notamment grâce aux véhicules électriques (VE). Selon des analystes de CBS News, les investissements dans la production de VE et les batteries, en grande partie stimulés par des subventions fédérales, contribuent à revitaliser le secteur.

Le secteur se porte au reste plutôt bien, avec une croissance de l’emploi dans l’industrie automobile. La demande de véhicules électriques a augmenté de 10 % cette année, soutenue par des initiatives de grands constructeurs comme General Motors, qui prévoit des bénéfices records cette année. Un accord pour produire les batteries du Ford Mustang Mach-E, actuellement fabriquées en Pologne, dans une nouvelle usine au Michigan en 2025, est en préparation. Ce changement pourrait générer de nombreux emplois locaux. Cependant, des défis persistent, notamment pour le constructeur Stellantis, confronté à des baisses de ventes et envisageant des réductions de coûts drastiques.

Les implications politiques et économiques d’un second mandat de Trump

La réélection de Trump pourrait marquer un tournant pour l’industrie automobile. Avec une probable majorité républicaine au Sénat, Trump pourrait bénéficier d’un soutien politique fort pour faire avancer son agenda, incluant des politiques économiques protectionnistes. Un « grand chelem » pour les Républicains, comme le soulignent plusieurs médias, donnerait carte blanche à Trump pour appliquer ses réformes, renforçant le contrôle sur les importations et favorisant les entreprises américaines.

La proposition de Trump de protéger l’industrie nationale divise les acteurs du secteur automobile. Les syndicats et une partie des travailleurs voient dans ces mesures une opportunité de stabiliser leurs emplois face à la concurrence étrangère, notamment chinoise. Cependant, certains industriels redoutent l’effet des tarifs douaniers élevés, qui pourraient augmenter les coûts de production pour les constructeurs opérant à l’international.