L’univers des supercars est en pleine mutation, et même Ferrari ne peut y échapper. La prestigieuse marque italienne, connue pour ses légendaires moteurs V8 et V12, vient d’annoncer un événement qui marquera un tournant dans son histoire.
Ferrari 100 % électrique : une présentation prévue pour l’automne 2025
L’attente touche à sa fin : Ferrari a officiellement annoncé que son tout premier modèle 100 % électrique sera dévoilé le 9 octobre 2025, à l’occasion du Capital Markets Day. Cette date, désormais gravée dans l’histoire de la marque au cheval cabré, promet de marquer un changement majeur dans sa stratégie. Benedetto Vigna, directeur général de Ferrari, a insisté le 4 février 2025 sur le fait que ce modèle viendra compléter l’offre existante et ne signifiera pas un abandon des motorisations thermiques et hybrides. « Nous ne parlons pas de transition électrique, mais d’additions », a-t-il déclaré.
Le constructeur, qui prévoit de lancer six nouveaux modèles en 2025, entend bien prouver que l’électrique peut rimer avec émotion et performances, sans compromettre son ADN. Mais comment Ferrari compte-t-elle relever ce défi ?
Produire une Ferrari électrique est un véritable casse-tête d’ingénierie. L’un des éléments les plus emblématiques des bolides de Maranello est leur sonorité unique, qui procure une émotion indescriptible aux passionnés. Comment retranscrire cette sensation dans un véhicule silencieux ? Ferrari semble avoir trouvé la parade en développant un simulateur sonore capable de recréer des sensations auditives inédites.
Par ailleurs, la firme a mis en place un bâtiment dédié à l’électrification de 42 500 m² à Maranello, où seront fabriqués les moteurs électriques, les onduleurs et les batteries du futur modèle. Les cellules des batteries seront fournies par SK, un acteur sud-coréen déjà partenaire du constructeur sur les modèles hybrides rechargeables.
Si certains prototypes repérés semblaient emprunter une silhouette de SUV, rien n’indique pour l’instant si cette Ferrari 100 % électrique suivra cette voie ou si elle s’orientera vers une supercar plus traditionnelle.
Un pari risqué sur un marché encore incertain
Ferrari n’est pas la première marque de luxe à s’aventurer sur le marché de l’électrique, et les exemples passés montrent que le défi est de taille. Maserati, par exemple, a eu des difficultés à s’imposer avec son modèle électrique, et même Lamborghini, concurrent historique de Ferrari, attend 2029 pour lancer son premier véhicule de ce type.
Le plus grand défi réside probablement dans l’acceptation par les clients. Les amateurs de Ferrari sont avant tout attachés à l’émotion mécanique et au caractère unique de leurs voitures. Une Ferrari sans moteur thermique peut-elle vraiment séduire ? Pour rassurer ses acheteurs, le constructeur a mis en place un programme d’extension de garantie, incluant le remplacement des batteries au bout de 8 et 16 ans, afin de préserver la valeur de ces modèles sur le long terme.
Si Ferrari réussissait cette transition, elle pourrait bien redéfinir les standards de l’automobile de prestige en intégrant une part toujours plus importante d’électrification. D’ici à 2030, la marque vise une répartition de 40 % de ses ventes en électrique, pour autant d’hybrides et 20 % de thermiques.
Ferrari affiche une rentabilité record en 2024, avec une marge opérationnelle de 26,3 %, confirmant la solidité financière du constructeur. Le résultat net a progressé de 17,2 %, atteignant 1,42 milliard d’euros, tandis que l’EBITDA a grimpé de 13,1 % à 2,26 milliards d’euros. Cette croissance repose en partie sur l’augmentation du prix moyen des modèles vendus, notamment avec la montée en gamme du Purosangue et du 12Cilindri, ainsi que sur la forte demande pour les modèles hybrides.