C’est l’épilogue d’un feuilleton qui dure depuis plusieurs mois. Cette semaine, l’Union européenne doit entériner, ou non, la mise en place de taxes supplémentaires sur les voitures électriques chinoises. Mais le consensus, en Europe, est encore loin d’être acquis.
La taxe sur les voitures électriques, dénouement cette semaine
La question des taxes sur les voitures électriques chinoises est un sujet brûlant en Europe. Les États membres de l’Union européenne doivent trancher cette semaine sur l’imposition de droits de douane. Les véhicules électriques (VE) chinois, accusés de bénéficier de subventions massives du gouvernement de Pékin, concurrencent de manière déloyale les constructeurs européens. Ce dossier, piloté par la Commission européenne, pourrait engendrer des tensions économiques entre l’Europe et la Chine, notamment avec la menace de représailles commerciales.
En août dernier, Bruxelles a pris la décision d’imposer des surtaxes allant jusqu’à 36 % sur les voitures électriques importées de Chine pour une durée de cinq ans. Par ailleurs, la Commission européenne affirme que ces subventions faussent la concurrence, permettant aux constructeurs chinois de proposer des prix bien en deçà du marché européen. De fait, il s’agit d’une menace directe pour la filière automobile européenne. Celle-ci représente 14,6 millions d’emplois à travers le continent, faisant de cette industrie un pilier économique majeur.
Cependant, cette décision n’est pas sans conséquence. La Chine vient de lancer des enquêtes antidumping visant des produits européens comme le porc, les produits laitiers et les eaux-de-vie à base de vin, comme le Cognac. Pékin exprime son désaccord, préfigurant une potentielle guerre commerciale.
Opposition au sein de l’Union européenne
Bien que la France, l’Italie et la Pologne soutiennent fermement les nouvelles taxes. En revanche, d’autres pays comme l’Allemagne et l’Espagne se montrent plus réticents. L’industrie automobile allemande, qui a d’importants investissements en Chine, craint des représailles commerciales de la part de Pékin. De plus, l’Allemagne, premier marché mondial de l’automobile, s’oppose à ces mesures, craignant des répercussions négatives pour ses propres constructeurs fortement implantés en Chine.
Un dialogue est en cours depuis plusieurs semaines pour trouver un accord. Mais pour le moment, toujours pas de fumée blanche. Cependant, le vote des Vingt-Sept semble inévitable. Les droits de douane provisoires, en vigueur depuis juillet 2024, sont déjà appliqués avec des taux allant jusqu’à 38 %. Ils s’ajouteront aux 10 % de taxes actuellement en place sur les véhicules importés de Chine. Pour renverser cette décision, il faudrait une majorité qualifiée, ce qui paraît très improbable étant donné la configuration actuelle des soutiens et oppositions au sein de l’UE.
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