Dans un contexte où l’industrie automobile cherche à réduire ses émissions de CO₂, l’hydrogène émerge comme une alternative prometteuse aux véhicules électriques. BMW et Toyota, deux poids lourds du secteur, ont décidé de renforcer leur partenariat pour développer cette technologie.
Un renforcement du partenariat
Depuis 2012, BMW et Toyota travaillent ensemble sur divers projets liés à l’hydrogène. Cette collaboration, bien que discrète, a permis des avancées significatives dans le domaine des véhicules à pile à combustible, une technologie qui utilise l’hydrogène pour produire de l’électricité, rejetant uniquement de l’eau comme sous-produit. Le 5 septembre prochain, une nouvelle étape dans cette coopération sera officialisée, selon des sources proches des deux entreprises. Cette annonce, qui devrait inclure la signature d’un nouveau protocole d’accord, marque une intensification de leurs efforts pour développer des véhicules à hydrogène de nouvelle génération.
La collaboration entre ces deux constructeurs s’est jusqu’à présent concentrée sur le partage de composants essentiels pour les véhicules à pile à combustible. Toyota a fourni à BMW des réservoirs d’hydrogène et des piles à combustible, tandis que BMW a contribué avec ses systèmes de transmission et son expertise en ingénierie automobile. Ce nouvel accord pourrait permettre de mutualiser encore plus les technologies et de réduire les coûts de développement, rendant ainsi l’hydrogène plus accessible à un plus grand nombre de consommateurs.
Des véhicules à hydrogène actuellement en test
L’hydrogène est souvent présenté comme une solution idéale pour la décarbonation du secteur des transports. Cependant, malgré ses nombreux avantages, cette technologie fait face à des défis importants. Parmi eux, le coût élevé de la production et du stockage de l’hydrogène, ainsi que la rareté des infrastructures de ravitaillement, sont des obstacles majeurs à son adoption massive.
BMW a déjà fait des pas significatifs dans ce domaine avec le développement de l’iX5 Hydrogen, un SUV équipé de deux réservoirs d’hydrogène offrant une autonomie de plus de 500 kilomètres et un plein réalisable en moins de quatre minutes. Ce véhicule, actuellement en phase de tests à travers le monde, est un exemple concret des ambitions des deux partenaires. La production en série de ce modèle est prévue d’ici quelques années, et le nouvel accord avec Toyota pourrait accélérer ce processus en rendant la technologie plus abordable.
En parallèle, Toyota continue de croire fermement en l’hydrogène, comme en témoigne sa participation en tant que sponsor aux Jeux Olympiques de Paris 2024, où la Mirai, son modèle à hydrogène, a été largement mise en avant. Pour Toyota, l’hydrogène représente une opportunité de diversifier les sources d’énergie et de réduire l’empreinte carbone du secteur automobile.
Les véhicules de demain ?
L’un des objectifs principaux de cette collaboration renforcée est de rendre cette technologie plus accessible, non seulement en termes de coût, mais aussi en développant les infrastructures nécessaires à son adoption à grande échelle. Actuellement, l’Europe compte seulement 270 stations-service à hydrogène, un chiffre dérisoire comparé aux 632 000 stations de recharge pour véhicules électriques. En unissant leurs forces, BMW et Toyota espèrent non seulement augmenter ce nombre, mais aussi encourager d’autres acteurs de l’industrie à investir dans cette technologie.
Les deux entreprises voient l’hydrogène comme une solution complémentaire aux véhicules électriques à batterie, particulièrement adaptée aux véhicules lourds et aux longues distances. Si les défis techniques et économiques sont nombreux, l’engagement de BMW et Toyota montre que l’hydrogène pourrait jouer un rôle clé dans la transition vers une mobilité durable.
Laisser un commentaire