À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, le malus écologique se durcit considérablement et les aides à l’achat d’un véhicule moins polluant diminuent, de quoi susciter l’inquiétude des automobilistes, mais aussi celles de l’industrie.
Extension du malus écologique
Dès 2025, le seuil d’émission de CO2 à partir duquel un véhicule est taxé passera de 118 g/km à 113 g/km. Cette baisse progressive des seuils se poursuivra dans les années à venir, avec 106 g/km prévu en 2026 et 99 g/km en 2027. Conséquence directe : davantage de véhicules se retrouveront soumis au malus écologique, y compris des modèles jusqu’ici épargnés. Le montant maximal du malus écologique (poids + émissions de carbone) sera également relevé, passant de 60 000 euros à 70 000 euros en 2025, puis jusqu’à 90 000 euros en 2027.
Les véhicules d’occasion importés ne sont pas en reste. Le calcul du malus pour ces voitures sera ajusté en fonction de leur âge et de leur kilométrage. Si auparavant, une remise de 90 % était appliquée pour les modèles de neuf ans, cette réduction sera désormais limitée à 58 %, rendant l’achat de véhicules d’occasion importés bien moins attractif. Pour les hybrides rechargeables, la situation se complique également : les modèles de plus de 1,6 tonne ne pourront plus bénéficier d’une exonération totale au titre du malus au poids.
Bonus écologique : une incitation qui s’essouffle
Parallèlement à l’extension du malus écologique (poids et CO2), le budget alloué au bonus écologique sera réduit en 2025, passant ainsi de 1,5 milliard d’euros à 1 milliard. Le montant de l’aide pour l’achat d’un véhicule électrique diminuera de 1 000 euros, plafonnant ainsi le bonus écologique à 3 000 euros, contre 4 000 actuellement. Les ménages les plus modestes pourront néanmoins espérer un bonus de 7 000 euros.
Et si cela ne suffisait pas, le gouvernement prévoit de mettre fin à la prime à la conversion… Ainsi donc, avec l’objectif de l’interdiction de vente de véhicules thermiques neufs d’ici 2035, l’achat d’un véhicule neuf apparaît de plus en plus difficile pour les ménages de classe moyenne, laissant présager que la voiture devienne de plus en plus un luxe
Des mesures avant tout punitives
Pour les constructeurs, l’accumulation de ces nouvelles contraintes, qui s’ajoutent à celles de l’Union européenne, représente un défi majeur. Alors que le marché européen a chuté de 16,5 % sur le seul mois d’aout de cette année, et de -10,8% en un an, l’industrie automobile devra non seulement continuer à investir dans le développement de modèles électriques et hybrides, composer avec une réglementation française qui se durcit chaque année et qui rend leurs véhicules moins attractifs, mais aussi produire l’équivalent d’un véhicule électrique pour quatre thermiques, sous peine de sanctions financières dès 2025…
Les nouvelles normes imposées par le gouvernement risquent bien de peser sur les ventes des constructeurs et ralentir l’adoption de véhicules moins polluants. Les professionnels du secteur estiment en effet que ces mesures risquent d’avoir un effet contre-productif en incitant les automobilistes à conserver leurs anciens véhicules plus longtemps, faute de pouvoir faire l’acquisition d’un modèle neuf conforme aux nouvelles exigences. Les nouvelles règles du malus et du bonus écologique sont par conséquent loin d’être bien accueillies par les automobilistes et la filière, la classe moyenne étant principalement visée. Si le gouvernement défend ces mesures comme nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques, nombre d’entre eux pointent du doigt leur caractère punitif.
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