BMW lève la voix contre la fin des moteurs thermiques

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Écrit par :

Paolo Garoscio

Temps de lecture: 2 minutes

Si certains géants, tels que BMW, ont déjà commencé à intensifier leurs efforts pour électrifier leurs gammes, d'autres restent sceptiques.

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Le 16 octobre 2024, dans le cadre du Salon de l’Automobile de Paris, Oliver Zipse, président de BMW, a attaqué l’Union européenne en appelant à la révision du projet européen visant à interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2035. Oliver Zipse s’inquiète en particulier de l’impact de cette législation sur l’industrie automobile européenne, plaidant pour une approche plus souple face à la transition énergétique.

Voiture électrique : la pression des objectifs européens

Depuis l’adoption de la loi européenne interdisant la production et la commercialisation des véhicules émettant du CO2 à l’horizon 2035, les constructeurs européens se retrouvent confrontés à un défi colossal. Si certains géants, tels que BMW, ont déjà commencé à intensifier leurs efforts pour électrifier leurs gammes, d’autres restent sceptiques quant à la faisabilité d’une telle transformation dans des délais aussi serrés.

Oliver Zipse estime que l’objectif de rendre toute la flotte automobile européenne électrique en une décennie est ambitieux, mais surtout risqué pour l’équilibre économique du secteur. Il souligne que cet effort pourrait renforcer la dépendance des constructeurs européens envers des pays comme la Chine, qui domine actuellement le marché des batteries lithium-ion, essentielles pour la fabrication de véhicules électriques (VE).

Industrie automobile : le spectre de la dépendance vis-à-vis de la Chine

Selon Oliver Zipse, obliger les constructeurs à respecter un objectif de 100 % de véhicules électriques d’ici 2035 pourrait désavantager l’industrie européenne. La production de batteries à grande échelle reste principalement concentrée en Asie, avec la Chine en tête, ce qui pourrait affaiblir l’autonomie stratégique de l’Europe dans ce secteur crucial.

Lire  Défaut de freinage : BMW rappelle 1,5 million de véhicules et plonge en Bourse

Face à ce constat, Oliver Zipse plaide pour une approche plus flexible, qui permettrait de maintenir plusieurs types de motorisation, y compris les moteurs thermiques améliorés sur le plan environnemental, jusqu’à ce que des alternatives plus durables et diversifiées soient pleinement déployées.

L’incertitude de la transition électrique

Outre les préoccupations géopolitiques, les constructeurs automobiles se heurtent également à des obstacles internes. Mercedes, Audi et même Porsche ont dû revoir leurs prévisions d’électrification en raison des difficultés rencontrées sur le marché. Alors que certains acteurs comme Tesla se sont spécialisés dans les véhicules 100 % électriques, de nombreux constructeurs historiques doivent réorganiser profondément leurs processus industriels et leurs chaînes d’approvisionnement pour répondre aux nouvelles normes.

Pour BMW, qui a enregistré une hausse de ses ventes de véhicules électriques de plus de 22 % en 2024, la question n’est pas tant de savoir si la transition vers les véhicules électriques est possible, mais plutôt à quel prix et à quel rythme. La pression pour atteindre des objectifs stricts, couplée à la volatilité des matières premières nécessaires pour les batteries, pousse les dirigeants de l’industrie à demander de revoir les échéances imposées par l’Union européenne.

L’enjeu de la compétitivité européenne

L’une des grandes conséquences de cette interdiction pourrait être un affaiblissement significatif de la compétitivité de l’industrie automobile européenne. Il craint qu’un passage brutal aux véhicules électriques ne conduise à une contraction massive du secteur, au détriment de millions d’emplois et de la capacité d’innovation des entreprises européennes.

En parallèle, les constructeurs chinois, qui misent tout sur l’électrification, gagnent de plus en plus de parts de marché en Europe grâce à des véhicules électriques abordables et compétitifs. Si l’Europe persiste dans cette voie, Oliver Zipse prédit que les constructeurs européens pourraient perdre leur avantage concurrentiel face à des acteurs mieux préparés pour cette transition rapide. L’Allemagne, pays d’origine de BMW, est particulièrement concernée par ces enjeux, étant donné le rôle clé de son industrie automobile dans son économie.

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À propos de l'auteur :
Paolo Garoscio
Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013. Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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2 réponses à “BMW lève la voix contre la fin des moteurs thermiques”

  1. Michel DUBOIS

    Voici comment des institutions dogmatiques et en complément irréalistes ayant suivi des indications partiellement fausses d’organisations telles que le GIEC (Absolument pas scientifiques à leur début mais Business oriented, puis méritant d’être au moins contestées tant sur leurs principes que leurs résultats publiés) entraînent à leur perte tous ceux qui représentaient encore un savoir-faire mondialement reconnu et générateur de cash.
    Bientôt, ils seront tous supplantés en un temps record…
    Pourquoi ?
    L’Europe s’appauvrit, ces citoyens ont moins de moyens financiers, les états sont endettés excessivement et les pressurisent d’impôts (Europe du Sud…) les prix des produits automobiles s’emballent et le contrat n’est pas là (autonomie, prix de l’électricité très volatile et sa production aléatoire…)
    Toutes ces têtes pensantes obnubilées par le rendement des leurs dividendes et pouvoir, une écologie mal définie et punitive, des études fausses et grotesques limitées aux pays occidentaux qui ne représentent que 1/8 des habitants de la Planète…un complexe de supériorité énorme et exponentiel va étouffé tout cela dans l’œuf…
    La fin d’un Empire occidental celui des USA et surtout de son vassal l’UE.
    Tout organisme vivant atteint son apogée puis décline avant de mourir..

    En serions nous là ?
    Ils ont et continuent d’accélérer le processus…
    L’euthanasie est à la Mode, ces temps ci !

  2. PONT

    Il était évident que la situation evoluerait dans ce sens.
    L’engouement de certains précurseurs pour la voiture électrique n’a pas été aussi contagieux que prévu. et même après y avoir goûté, des automobilistes sont revenus au thermique, las de supporter au quotidien tous les inconvénients liés à ce type de motorisation.
    Prix élevés, peur de la panne sèche, faible autonomie, temps de recharge, prix du Kw/h sur le réseau autoroutier, coût des réparations et difficultés pour trouver un garagiste formé pour intervenir sur ces voitures, valeur incertaine à la revente (obligation de louer), manque de sensations au volant par rapport à une thermique premium (moteurs 6 cylindres essence en particulier…).
    D’autres alternatives existent: l’hydrogène, les carburants synthétiques, etc.
    Il serait temps que les technocrates de Bruxelles fassent confiance aux ingénieurs motoristes pour l’avenir d’une automobile propre. À chacun son métier… Enfin chacun doit pouvoir disposer d’un choix de solutions de mobilité… LA LIBERTÉ !

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2 réflexions au sujet de “BMW lève la voix contre la fin des moteurs thermiques”

  1. Voici comment des institutions dogmatiques et en complément irréalistes ayant suivi des indications partiellement fausses d’organisations telles que le GIEC (Absolument pas scientifiques à leur début mais Business oriented, puis méritant d’être au moins contestées tant sur leurs principes que leurs résultats publiés) entraînent à leur perte tous ceux qui représentaient encore un savoir-faire mondialement reconnu et générateur de cash.
    Bientôt, ils seront tous supplantés en un temps record…
    Pourquoi ?
    L’Europe s’appauvrit, ces citoyens ont moins de moyens financiers, les états sont endettés excessivement et les pressurisent d’impôts (Europe du Sud…) les prix des produits automobiles s’emballent et le contrat n’est pas là (autonomie, prix de l’électricité très volatile et sa production aléatoire…)
    Toutes ces têtes pensantes obnubilées par le rendement des leurs dividendes et pouvoir, une écologie mal définie et punitive, des études fausses et grotesques limitées aux pays occidentaux qui ne représentent que 1/8 des habitants de la Planète…un complexe de supériorité énorme et exponentiel va étouffé tout cela dans l’œuf…
    La fin d’un Empire occidental celui des USA et surtout de son vassal l’UE.
    Tout organisme vivant atteint son apogée puis décline avant de mourir..

    En serions nous là ?
    Ils ont et continuent d’accélérer le processus…
    L’euthanasie est à la Mode, ces temps ci !

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  2. Il était évident que la situation evoluerait dans ce sens.
    L’engouement de certains précurseurs pour la voiture électrique n’a pas été aussi contagieux que prévu. et même après y avoir goûté, des automobilistes sont revenus au thermique, las de supporter au quotidien tous les inconvénients liés à ce type de motorisation.
    Prix élevés, peur de la panne sèche, faible autonomie, temps de recharge, prix du Kw/h sur le réseau autoroutier, coût des réparations et difficultés pour trouver un garagiste formé pour intervenir sur ces voitures, valeur incertaine à la revente (obligation de louer), manque de sensations au volant par rapport à une thermique premium (moteurs 6 cylindres essence en particulier…).
    D’autres alternatives existent: l’hydrogène, les carburants synthétiques, etc.
    Il serait temps que les technocrates de Bruxelles fassent confiance aux ingénieurs motoristes pour l’avenir d’une automobile propre. À chacun son métier… Enfin chacun doit pouvoir disposer d’un choix de solutions de mobilité… LA LIBERTÉ !

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