Ce qui va changer pour votre voiture électrique en 2025

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À partir de novembre 2025, la recharge des véhicules électriques connaîtra une refonte significative en France. Entre réajustement des heures creuses, évolution des tarifs et nouvelles obligations pour les infrastructures, ces mesures visent à optimiser l’usage du réseau électrique tout en intégrant davantage les énergies renouvelables. Pour les automobilistes, ces changements auront des conséquences concrètes en matière de coûts, d’habitudes de recharge et d’accès aux bornes.

Face à une demande en hausse et à la montée en puissance des énergies renouvelables, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé plusieurs ajustements qui entreront en vigueur progressivement à partir de novembre 2025. Parmi ces changements majeurs figurent le déplacement d’une partie des heures creuses en journée et l’obligation d’équipement des parkings en infrastructures de recharge. Ces mesures visent à mieux aligner la consommation électrique sur les périodes de production renouvelable et à limiter la pression sur le réseau aux heures de pointe.

Réorganisation des heures creuses : vers une recharge en journée

Depuis des décennies, les heures creuses ont été principalement nocturnes, favorisant la recharge des véhicules électriques lorsque la demande en électricité était plus faible. Ce modèle, adapté à une production électrique largement basée sur le nucléaire et les centrales thermiques, montre aujourd’hui ses limites. Avec l’augmentation de la part des énergies renouvelables, la production d’électricité devient plus abondante en journée qu’en soirée.

À partir de novembre 2025, la CRE prévoit un déplacement partiel des heures creuses vers la journée, en particulier entre 11h et 17h. Ce réajustement s’appuie sur une meilleure disponibilité de l’électricité solaire à ces horaires. L’objectif est d’encourager une recharge plus efficace en exploitant les surplus de production photovoltaïque plutôt que de solliciter les centrales électriques en période de forte demande. Cette nouvelle répartition sera mise en place progressivement jusqu’en 2027, permettant aux consommateurs et aux entreprises de s’adapter à cette transformation structurelle.

Pour les utilisateurs de véhicules électriques, ces changements impliquent plusieurs ajustements. Ceux qui rechargent principalement leur voiture la nuit devront potentiellement revoir leurs horaires de recharge, en particulier s’ils disposent d’un abonnement à tarif réduit sur ces plages horaires. Pour les entreprises et les particuliers équipés de panneaux solaires, cette évolution pourrait être bénéfique, leur permettant d’alimenter directement leurs véhicules avec une électricité produite localement et à moindre coût.

Infrastructures de recharge : une extension obligatoire dans les parkings

Actuellement, les stations de recharge rapide sont encore insuffisantes pour répondre aux besoins croissants, notamment sur les grands axes routiers et dans les zones urbaines denses.

Dès janvier 2025, tous les parkings de plus de 20 places, publics comme privés, auront l’obligation d’installer au moins une borne de recharge. Cette mesure vise à améliorer la disponibilité des bornes et à réduire les disparités entre les territoires. Elle devrait également permettre d’atténuer l’impact du déplacement des heures creuses en garantissant un accès élargi aux infrastructures de recharge en journée.

Cette obligation concerne en priorité les grandes surfaces commerciales, les parkings d’entreprises et les copropriétés. Pour ces acteurs, des incitations financières et des dispositifs d’aide à l’installation sont prévus afin de faciliter la mise en conformité avec cette réglementation. D’ici 2027, l’objectif national est d’atteindre 400 000 points de recharge publics contre environ 110 000 aujourd’hui.

Impact tarifaire : une nouvelle dynamique des coûts de recharge

La réforme de la recharge ne concerne pas uniquement les plages horaires et les infrastructures. À partir de février 2025, le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité (TURPE) connaîtra une augmentation de 7,7 % sur la distribution et de 9,6 % sur le transport. Cette évolution tarifaire vise à financer les investissements nécessaires pour moderniser le réseau électrique et sécuriser son fonctionnement face à l’augmentation de la demande.

Pour les automobilistes, cette hausse du TURPE se traduira par un coût de recharge légèrement supérieur, en particulier pour ceux qui ne pourront pas profiter des nouvelles plages horaires creuses en journée. La CRE assure que la modification des heures creuses permettra à certains usagers de compenser cette hausse en bénéficiant de tarifs plus avantageux sur les périodes de forte production solaire.

Un autre point important concerne les consommateurs qui refusent encore l’installation du compteur Linky. Ceux-ci devront s’acquitter d’une redevance supplémentaire de 6,48 euros tous les deux mois afin de couvrir les coûts de relevé manuel de leur consommation. Cette mesure vise à encourager l’adoption des compteurs communicants, qui permettent un suivi plus précis de la consommation et facilitent l’ajustement des usages en fonction des nouveaux tarifs.

Vers un modèle plus efficace et résilient

Ces transformations s’inscrivent dans une stratégie globale d’optimisation du réseau électrique et d’intégration des énergies renouvelables. En favorisant une consommation mieux répartie sur la journée, elles permettent de réduire la sollicitation des centrales électriques en soirée et d’améliorer la stabilité du réseau. Cette approche est d’autant plus essentielle que la production nucléaire doit composer avec des besoins croissants en flexibilité face à la variabilité des renouvelables.

La modification des heures creuses représente un défi pour certains automobilistes, mais elle offre également des opportunités économiques pour ceux qui peuvent adapter leur usage aux nouveaux horaires. Le développement des infrastructures de recharge contribuera par ailleurs à fluidifier l’accès à l’électricité pour les véhicules électriques, en réduisant la dépendance aux installations domestiques.

Les évolutions tarifaires, bien que légèrement haussières, sont une conséquence logique des investissements massifs nécessaires pour adapter le réseau. Dans ce contexte, les utilisateurs les mieux informés et les plus flexibles pourront tirer parti des nouveaux dispositifs pour optimiser leur recharge et réduire leur facture énergétique.

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