Voitures électriques : après Tesla, Stellantis ferme une usine sur fond de commandes en chute libre

Les ventes de la Fiat 500e plongent, entraînant la fermeture de l’usine de Mirafiori pendant trois mois. Face à cette chute, Fiat envisage de relancer la production des modèles thermiques pour tenter de redresser la barre.

Effondrement des ventes de la Fiat 500e

La Fiat 500e connaît une chute spectaculaire de ses ventes. Au premier trimestre 2024, les ventes ont plongé de 51%, avec seulement 6 874 unités vendues contre les 100 000 annuelles prévues par Stellantis. Cette baisse s'explique par plusieurs facteurs, notamment la concurrence des nouvelles citadines électriques plus performantes et abordables. Fiat peine à suivre le rythme effréné de l'innovation technologique. Face à cette situation critique, Stellantis a décidé de fermer temporairement l’usine de Mirafiori à Turin jusqu’en septembre 2024. Cette décision affecte directement 1 200 salariés, qui seront mis en chômage partiel jusqu'au 4 août, avant de prendre leurs congés d'été. Luigi Paone, représentant de l’association Uilm Torino, exprime son inquiétude : « Le prix des conflits entre Stellantis et le gouvernement est payé par les travailleurs. Nous devons parvenir à un accord le plus rapidement possible pour relancer l’industrie automobile dans notre pays. » La production en dents de scie depuis janvier 2024 a rendu cette fermeture inévitable. Par ailleurs, Tesla a également fermé temporairement sa Gigafactory de Berlin, citant des raisons similaires de baisse des commandes et d'optimisation des processus de production.

Un retour au thermique pour booster les ventes ?

Pour tenter de relancer les ventes, Fiat envisage un retour aux motorisations thermiques. Une nouvelle Fiat 500 équipée d'un moteur essence micro-hybride pourrait voir le jour, une décision inattendue pour un constructeur qui avait misé sur l'électrique. Cette stratégie vise à séduire les consommateurs réticents aux véhicules électriques et à augmenter les ventes. Dès 2025, Fiat prévoit de vendre 125 000 unités de sa "nouvelle" micro-hybride contre 75 000 variantes électriques. Toutefois, cette initiative pourrait prendre du temps à se concrétiser, avec une mise en place estimée entre 18 et 24 mois. La fermeture de l’usine et la baisse des ventes créent une atmosphère d’incertitude. Les syndicats appellent le gouvernement italien à intervenir pour soutenir les travailleurs et trouver des solutions durables. Stellantis envisage également de diversifier la production de Mirafiori en introduisant de nouveaux modèles à fort volume, mais ces projets sont encore à l’étude. En attendant, les employés doivent faire face à une période de chômage partiel prolongée et à un avenir professionnel incertain.