Interdiction des moteurs thermiques : l’UE pourrait revoir sa copie

Véhicules
Selon les informations de l'agence Reuters, le Parti populaire européen (PPE), le principal groupe au Parlement européen, envisage de revoir la position de l'Union européenne concernant l'interdiction des voitures thermiques prévue pour 2035.  

Vers un assouplissement plutôt qu'une interdiction totale

Le PPE, qui est une nouvelle fois sorti grand vainqueur des élections européennes du 9 juin 2024 avec 180 des 720 sièges du Parlement, discute actuellement des priorités pour la nouvelle législature de cinq ans. L'une d'entre elles concerne, selon les informations de Reuters, le Green Deal, et plus précisément la modification des règles européennes sur la réduction des émissions de CO2 pour les véhicules neufs. Le PPE envisagerait ainsi non pas de lever l'interdiction des moteurs thermiques d'ici à 2035, mais plutôt d'assouplir cette interdiction en mettant notamment en avant les véhicules à carburants alternatifs zéro émission au-delà de 2035. Selon le document consulté par Reuters, le PPE propose en effet de « réviser l'interdiction des moteurs à combustion et de promouvoir les technologies avancées de moteurs thermiques », soit de développer les e-fuels.  

L'industrie automobile attend un cap définitif et clair

  Depuis le vote de l'interdiction de la vente des véhicules à moteurs thermiques neufs, et malgré l'engouement que celle-ci a suscité pour le marché des voitures électriques, celui-ci est en berne et recule même depuis plusieurs mois : -12% de ventes de VE au mois de mai 2024 en raison de la suppression des aides publiques dans plusieurs des 27 pays membres de l'UE, dont l'Allemagne (-30,6% ce même mois comparé à celui de l'année précédente). Les constructeurs ne savent plus où donner de la tête. Ces derniers attendent davantage de clarté de la part de la Commission européenne pour savoir dans quelle direction ils devront concentrer leurs ressources pour les années futures. Reste à voir si les différents partis de l'exécutif européen valideront ou non cette proposition de révision. Si celle-ci est adoptée, elle pourrait bouleverser l'industrie automobile et faire grincer quelques dents chez les constructeurs qui ont pour la plupart déjà massivement investi dans l'électrique. Car même si les e-fuels semblent être une alternative intéressante à l'électrique, ceux-ci ne sont pas exempts d'interrogations, tant pour les constructeurs que pour les consommateurs, notamment en ce qui concerne leur disponibilité et le coût de cette technologie.