Depuis quelques mois, les automobilistes de France sont de plus en plus surpris par un phénomène bien étrange : le vol de banquettes arrière. Ce souci, qui ne cesse de grossir, touche surtout certains modèles et inquiète autant les conducteurs que les compagnies d’assurance. Parallèlement, les cambriolages de pièces détachées se multiplient, ce qui complique encore la vie de ceux qui veulent rouler en toute sécurité.
Une vague inexpliquée de vols de banquettes
Les vols de banquettes arrière se constatent partout en France, notamment dans le Val-d’Oise, la Marne et l’Eure-et-Loir. À Lyon, par exemple, une jeune femme a vu sa Renault Clio IV se faire dérober la banquette arrière… et ce, pas une fois, mais deux fois en l’espace d’un mois ! Les cibles favorites semblent être les Renault Clio IV et V, les Citroën C3, ainsi que les Peugeot 208 et 308. Ce mystère s’épaissit d’autant plus que ni la préfecture de police de Paris, ni Citroën, ni même les assureurs n’ont réussi à mettre le doigt sur l’origine du problème.
Plusieurs idées circulent pour expliquer ces vols. Certains pensent que les banquettes arrière sont recherchées pour transformer des voitures à deux places en véhicules cinq places (ce qui augmenterait leur prix lors de la revente). Un réparateur avance aussi que des difficultés d’approvisionnement en pièces neuves chez Citroën pourraient avoir favorisé l’apparition d’un marché parallèle.
La hausse des cambriolages de pièces détachées
En 2024, le ministère de l’Intérieur a noté une augmentation de 4 % des vols d’accessoires automobiles en France, avec plus de 90 000 plaintes enregistrées l’année passée. En plus des banquettes arrière, ce sont aussi les feux, pare-chocs, capots, radiateurs, roues et caméras de recul qui se font dérober sur des modèles Renault comme la Clio 5, le Captur et la Mégane.
Interventions de la police et sanctions
Face à cette vague de délits touchant le monde de l’automobile, les forces de l’ordre redoublent d’efforts. Fin janvier, trois individus ont été interpellés à Villeparisis (77) pour avoir dérobé des banquettes sur des Citroën C3. De même, les gendarmes de la Section de recherches de Versailles ont arrêté un habitant de Sarcelles (95) soupçonné de quatorze vols similaires.
La revente illégale de pièces détachées n’est pas prise à la légère en France : la loi prévoit jusqu’à cinq ans de prison et une amende pouvant atteindre 375 000 €.
Les galères logistiques et le coût pour les victimes
Les victimes se retrouvent souvent à attendre longtemps pour recevoir les pièces volées. Gérard, par exemple, doit compter entre six et huit mois pour obtenir une nouvelle banquette arrière. Patricia, elle, attend depuis octobre 2024 sans qu’une date de livraison ne lui ait été communiquée. Remettre un véhicule en état peut coûter jusqu’à 6 000 € avec des pièces neuves, contre environ 1 500 € en optant pour une banquette d’occasion (UFC Que Choisir).
Pour réduire les risques, il est conseillé de garer sa voiture dans des endroits bien éclairés et fréquentés. Il peut aussi être utile de faire graver le numéro du châssis sur certaines parties du véhicule, ce qui pourrait faire hésiter les malfaiteurs.






