Les entreprises boudent toujours les voitures électriques 

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Les entreprises boudent toujours les voitures électriques  | L'Automobiliste

Chaque année, les entreprises françaises immatriculent la majorité des véhicules neufs. Pourtant, malgré les obligations imposées par la loi d’orientation des mobilités (LOM) de 2019, trois quarts d’entre elles ne respectent pas leurs quotas d’achat de voitures électriques. Pourquoi cet échec ? 

Quotas de voitures électriques : trois quarts des entreprises hors des clous !

Depuis 2019, la loi LOM impose aux entreprises possédant plus de 100 véhicules légers d’acheter un quota croissant de voitures à faibles émissions. Ce taux, fixé à 10 % en 2022 et 2023, est passé à 20 % pour la période 2024-2026 et atteindra 70 % en 2030. Néanmoins, selon l’ONG Transport & Environment (T&E), 75 % des entreprises concernées n’ont pas respecté cette obligation en 2024.
Le problème ? L’absence totale de sanctions. Aucune amende ni contrôle strict n’incite les entreprises réticentes à se conformer aux quotas. Résultat : 45 % des entreprises concernées n’ont immatriculé aucun véhicule électrique en 2024. Cette impunité favorise le statu quo et freine l’essor des motorisations propres.

Si certaines entreprises ont largement intégré l’électrique dans leur flotte, d’autres restent ancrées dans le thermique. Selon T&E, La Poste fait figure d’exemple avec 69 % de véhicules électriques achetés en 2024, suivie d’Orange (41 %), Vinci (27 %) et Bouygues (28 %). À l’opposé, la SNCF (6 %), Altice (4 %) et le groupe NGE (8 %) accusent un retard significatif.

Vers une obligation renforcée et des sanctions ?

L’achat de voitures électriques représente un investissement initial conséquent. Les entreprises doivent intégrer le coût des véhicules, l’installation de bornes de recharge et la gestion d’une transition logistique. Toutefois, ces coûts sont largement compensés sur le long terme :

  • Coût total de possession inférieur : entre les incitations fiscales, la réduction des frais de carburant et une maintenance moins coûteuse, les entreprises ayant sauté le pas affirment ne pas vouloir revenir en arrière.
  • Une valeur de revente attractive : les véhicules électriques acquis aujourd’hui alimenteront le marché de l’occasion dans quelques années, rendant la mobilité propre plus accessible aux particuliers.

Malgré ces avantages, certaines entreprises préfèrent temporiser, par crainte d’un manque d’infrastructures de recharge ou d’un marché de l’électrique encore jugé incertain.

Face à cela, les députés Gérard Leseul et Jean-Marie Fiévet ont déposé une proposition de loi visant à sanctionner les entreprises ne respectant pas leurs quotas. Cette mesure pourrait changer la donne, en contraignant réellement les retardataires à s’adapter.
Si rien ne change, l’objectif de 70 % de véhicules électriques en 2030 semble difficilement atteignable

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