Évoquée dès 2013, l’interdiction des vitres teintées était presque passée inaperçue ! Pourtant, cette mesure bien que très impopulaire, pourrait entrer en application à partir de janvier 2016. En attendant les derniers arbitrages, les automobilistes protestent tandis que les professionnels du secteur soulignent que 1800 emplois sont menacés.
Depuis la présentation des mauvais résultats de la sécurité routière pour 2014, le Premier ministre Manuel Valls et le Délégué interministériel, Emmanuel Barbe, cherchent désespérément à enrayer la tendance. Dans cette perspective, le représentant de l’Etat vient de confirmer à l’AFP qu’un projet de décret allait être présenté au Conseil d’Etat afin de « préciser la réglementation du surteintage des vitres », avec l’intention « d’interdire le surteintage en après-vente ».
Cependant, pour Pierre Chasseray, membre de 40 millions d’automobilistes, « on ne peut pas désigner un coupable sur la reprise des accidents qui est tout trouvé – aujourd’hui les vitres teintées – pour expliquer les mauvais chiffres de la sécurité routière ». En effet, pour une grande majorité de conducteurs, les vitres teintées permettent au contraire d’assurer une route plus sûre aux usagers grâce à une meilleure visibilité, tout en réduisant le risque de vol par carjacking. Pour le gouvernement en revanche, les vitres teintées gênent les forces de l’ordre dans leurs interventions, en empêchant d’identifier à distance les occupants de la voiture.
Aussi, ce dernier prévoit de lourdes sanctions pour les futurs contrevenants : une amende de 135 euros accompagnée d’un retrait de 3 points au permis de conduire. Pour Nicolas Guiselin, le président de l’Association sécurité et filtration des films pour vitrage (ASFFV), une pareille décision mettrait immanquablement en danger 1 800 emplois. Dans le but d’épargner les 811 entreprises concernées, l’ASFFV propose donc plutôt d’autoriser un surteintage de 50 à 65% des vitres et affirme qu’une telle opération permettrait d’assurer une «parfaite visibilité du conducteur par les forces de l’ordre ». Pour mieux faire entendre son message et obtenir enfin l’attention des pouvoirs publics, elle a d’ailleurs rédigé une pétition, accessible en ligne…
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