Donald Trump vient de remporter les élections présidentielles américaines, revenant ainsi à la Maison-Blanche pour un second mandat. Son approche en matière de politique énergétique promet un changement radical par rapport aux actions menées sous l’administration Biden. Voici à quoi s’attendre dans les mois à venir.
Retrait immédiat de l’Accord de Paris et renforcement de la production nationale de pétrole et de gaz
Dès son discours de victoire, Trump annonce que les États-Unis quitteront de nouveau l’Accord de Paris, déclarant que cet engagement « freine le potentiel énergétique » du pays. En reniant cet accord, Trump envoie un message fort : il n’a aucune intention de suivre les directives internationales pour limiter les émissions de CO2. Ce retrait est destiné à libérer l’industrie pétrolière et gazière des pressions climatiques, permettant ainsi une augmentation des émissions nationales.
Les analystes prévoient une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, avec une estimation de 4 milliards de tonnes de CO2 supplémentaire d’ici 2030 par rapport aux objectifs fixés par les démocrates. Cet abandon de l’Accord de Paris pourrait encourager d’autres nations à ralentir leurs propres efforts climatiques.
Promotion intensive de la fracturation hydraulique (fracking)
Trump déclare vouloir revitaliser l’industrie de la fracturation hydraulique, en particulier dans les États comme la Pennsylvanie, où cette pratique est cruciale pour l’économie locale. Dans un meeting de campagne, il avait annoncé : « Nous allons forer comme des malades ! », une déclaration qui laisse peu de doute sur son intention d’encourager l’extraction de gaz de schiste, malgré les controverses environnementales associées.
Cette orientation risque de provoquer des tensions dans certains États et communautés où l’impact environnemental du fracking est contesté. Des gouvernements locaux et des associations écologistes pourraient multiplier les recours juridiques pour freiner cette expansion.
Déréglementation massive du secteur de l’énergie
L’administration Trump entame une vaste campagne de déréglementation en faveur des industries fossiles. L’objectif est clair : faciliter l’exploitation des ressources énergétiques américaines pour atteindre l’indépendance énergétique. Concrètement, cela pourrait signifier :
- Suppression des normes d’émission de CO2 pour les centrales à charbon, mettant fin aux restrictions imposées par l’EPA (Environmental Protection Agency).
- Annulation des nouvelles règles sur les émissions automobiles pour ralentir la transition vers les véhicules électriques.
- Suppression des restrictions sur l’implantation de nouveaux terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), pour booster les exportations américaines.
Réduction des factures énergétiques pour les ménages
Trump promet une baisse drastique des factures d’énergie dès sa première année, avec pour objectif de les diviser par deux grâce à l’augmentation de la production de pétrole et de gaz. Il assure que le recours accru aux ressources nationales permettra de stabiliser et de réduire les coûts énergétiques pour les foyers américains, un argument central de sa politique visant à séduire les classes populaires et moyennes.
Feuille de route pour cette baisse des prix :
- Accélération de l’octroi de permis pour de nouveaux projets d’exploitation pétrolière et gazière.
- Réduction des coûts de production grâce à la déréglementation, permettant aux entreprises d’extraire à moindre coût et, selon Trump, de répercuter ces économies sur les consommateurs.
Annulation de l’Inflation Reduction Act (IRA)
L’Inflation Reduction Act, votée sous Biden, a injecté des centaines de milliards de dollars dans la transition énergétique et accordé des crédits d’impôts pour les technologies vertes. Trump qualifie cette loi de « grande arnaque verte » et s’engage à annuler les fonds non dépensés de l’IRA. Cependant, ce retrait pourrait se heurter à la résistance de certains élus républicains, favorables aux incitations économiques offertes par l’IRA, en particulier dans les États qui profitent de l’expansion des énergies renouvelables.
Cette suppression des financements pourrait freiner les investissements dans les infrastructures vertes et ralentir le développement des technologies propres, fragilisant ainsi des secteurs émergents comme celui des véhicules électriques, des panneaux solaires et des batteries de stockage.
Défis juridiques et opposition des États pro-climat
Les décisions de Trump sont susceptibles de déclencher une série de contestations judiciaires. Des États comme la Californie, engagés dans des politiques climatiques ambitieuses, pourraient tenter de freiner cette marche arrière. De plus, certains secteurs privés, comme les grandes entreprises technologiques et industrielles déjà engagées dans la neutralité carbone, pourraient continuer à poursuivre leurs propres objectifs environnementaux.
Lors du premier mandat de Trump, plusieurs États et entreprises avaient contourné les décisions fédérales en maintenant leurs engagements climatiques. Une situation similaire pourrait se reproduire, créant un patchwork de politiques contradictoires entre les États pro-climat et ceux qui suivent la politique fédérale.
Une Amérique divisée sur l’énergie et le climat
Le retour de Trump pourrait réancrer les États-Unis dans une politique énergétique fossile, marquant une rupture nette avec la transition engagée par Biden. Cette division pourrait avoir des conséquences majeures, tant au niveau national, où des batailles judiciaires et politiques se profilent, qu’au niveau international, où l’Amérique pourrait perdre son rôle de leader dans la lutte contre le changement climatique.
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