Sauf retournement de situation de dernière minute, l’Union européenne va voter aujourd’hui une surtaxe sur les véhicules électriques chinois. Malgré les réticences de certains pays du Vieux Continent, une majorité d’États devrait se prononcer en faveur du texte. Une mauvaise nouvelle pour les constructeurs chinois.
Une surtaxe pour les véhicules électriques chinois
L’Union européenne (UE) s’apprête à frapper les véhicules électriques (VE) chinois d’une surtaxe importante. Cette mesure, visant à contrecarrer les subventions jugées déloyales de la Chine, pourrait bien transformer le marché automobile. Mais surtout, elle tend à compliquer les relations commerciales entre l’Europe et la Chine. Ainsi, la Commission européenne, en charge des politiques commerciales de l’UE, va proposer des droits de douane allant jusqu’à 45 % sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine. Par ailleurs, cette mesure doit contrer les subventions dont bénéficient les fabricants chinois. De fait, cela leur permet de vendre leurs voitures à des prix nettement inférieurs à ceux des constructeurs européens.
Les droits de douane, différenciés selon les entreprises, varient de 7,8 % pour Tesla à 35,3 % pour SAIC. En l’absence d’une majorité qualifiée pour s’y opposer, la Commission pourrait imposer ces droits de douane pour une durée de cinq ans. Les États membres comme la France, la Grèce, l’Italie et la Pologne se sont déjà prononcés en faveur de cette mesure. Toutefois, l’Allemagne et l’Espagne, inquiètes des répercussions économiques, notamment pour leurs industries automobiles respectives, préfèrent explorer d’autres pistes de négociation. Elles devraient donc voter contre.
Alternatives et enjeux géopolitiques
Le débat sur ces droits de douane met en lumière les tensions au sein de l’UE, entre la volonté de défendre l’industrie locale et le risque de provoquer une escalade commerciale avec Pékin. Des voix se sont élevées, notamment en Espagne, pour proposer une approche plus diplomatique. Le ministre espagnol de l’Économie suggère de continuer les discussions avec la Chine afin de trouver des solutions alternatives. Parmi elles, l’instauration d’un prix minimum à l’importation basé sur des critères techniques comme l’autonomie des batteries et les performances des véhicules.
Une telle mesure pourrait limiter les effets négatifs d’une guerre commerciale tout en protégeant les intérêts économiques de l’Europe. En parallèle, la Commission pourrait encourager le développement d’une industrie européenne des batteries, essentielle pour réduire la dépendance envers les importations chinoises. Enfin, cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer l’autonomie économique de l’UE dans un secteur stratégique.
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