Passage au tout électrique : l’Europe adouci les objectifs de réduction de CO2

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Passage au tout électrique : l’Europe adouci les objectifs de réduction de CO2 | L'Automobiliste

L’Europe s’apprêtait à imposer des objectifs drastiques de réduction des émissions de CO2 pour 2025. Pourtant, face aux difficultés des constructeurs, la Commission européenne annonce un assouplissement du calendrier. 

Tout électrique : un objectif initialement difficile à tenir

Dès 2025, la réglementation européenne prévoyait une réduction des émissions de CO2 de 15 %, avec un plafond abaissé à 81 grammes de CO2 par kilomètre pour chaque constructeur. Or, atteindre cet objectif nécessitait d’accélérer massivement la vente de véhicules électriques, ce qui est assez délicat.
En 2024, la part des voitures 100 % électriques a stagné à 13,6 % des ventes, contre 14,6 % l’année précédente (source : Acea). Un chiffre bien loin des 22 % nécessaires pour éviter des amendes de plusieurs milliards d’euros pour les constructeurs. Le prix encore élevé des véhicules, les infrastructures de recharge insuffisantes et la réduction des aides gouvernementales dans plusieurs pays, comme l’Allemagne, ont freiné cette progression.

Face à cette situation, Ursula von der Leyen a annoncé un assouplissement des règles. Plutôt que d’évaluer les émissions sur une seule année, un nouveau mécanisme prendra en compte une moyenne des émissions de 2025 à 2027. L’objectif ? Laisser du temps aux retardataires pour rattraper leur retard sans sanction immédiate, tout en récompensant les constructeurs vertueux par des crédits d’émissions.
Ainsi, un constructeur qui dépasse la limite en 2025 pourra compenser ce retard en 2026 et 2027. Inversement, ceux qui respectent, voire dépassent les attentes pourront monnayer leurs crédits auprès d’autres constructeurs. Cette flexibilité vise à préserver la compétitivité du secteur, tout en maintenant la trajectoire de neutralité carbone d’ici 2035.

Une décision qui divise

Si cette annonce satisfait de nombreux industriels, elle suscite des critiques. Les ONG environnementales dénoncent un « cadeau sans précédent » aux constructeurs, retardant la montée en puissance des modèles électriques abordables. Selon le think tank ICCT, cet assouplissement pourrait entraîner jusqu’à 50 mégatonnes de CO2 supplémentaires entre 2025 et 2030, ralentissant l’effet des politiques environnementales européennes.
À l’inverse, les gouvernements français et allemand, tout comme les groupes comme Renault, Stellantis et Volkswagen, saluent cette approche plus pragmatique. Ces derniers investissent déjà massivement dans l’électrification et réclamaient un cadre réglementaire plus souple pour absorber la transition.

Bruxelles souhaite notamment renforcer la production locale de batteries, afin de limiter la dépendance aux cellules chinoises. De plus, une alliance pour l’innovation automobile est en cours de discussion, visant à mutualiser les efforts en matière de logiciels et de conduite autonome.

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