Les États-Unis viennent de franchir une étape décisive dans leur politique protectionniste à l'égard de la Chine. Ce mardi 14 mai 2024, le président Joe Biden a annoncé une quadruple augmentation des droits de douane sur les voitures électriques chinoises.
Les États-Unis vont quadrupler les droits de douanes sur les voitures électriques chinoises
Les États-Unis ont décidé d'appliquer une taxation pouvant aller jusqu'à 100 % sur les voitures électriques chinoises, ainsi que sur d'autres produits tels que les batteries, les semi-conducteurs, les produits médicaux, ainsi que les panneaux solaires et les éoliennes importés de Chine. Cette mesure vise à protéger l'industrie automobile américaine contre ce que Washington considère comme une concurrence déloyale de la part de la Chine.
L'administration Biden justifie cette démarche par la nécessité de sauvegarder les emplois américains et de garantir une compétitivité équitable pour les entreprises locales. «
Il est essentiel que les États-Unis jouent un rôle central dans les industries critiques, telles que les semi-conducteurs ou l'énergie propre, afin d'en faire la fondation de bons emplois et de la sécurité nationale pour les prochaines décennies », a ainsi renchéri la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. On peut également noter que cette hausse des droits de douane s'inscrit dans une certaine continuité des politiques protectionnistes initiées sous l'administration Trump, consolidant la posture défensive des États-Unis vis-à-vis des importations chinoises.
Un impact encore incertain
Cette hausse tarifaire est un coup dur pour les constructeurs automobiles chinois, notamment BYD et Geely, qui tentaient de pénétrer le marché américain.
Avec des droits de douane quadruplés, le prix des voitures électriques chinoises, tel qu'un modèle à 20 000 dollars de BYD, pourrait doubler, rendant sa compétitivité caduque auprès des consommateurs américains.
En revanche, cette politique protectionniste pourrait bénéficier aux constructeurs automobiles américains, en réduisant la concurrence étrangère et en stimulant la production locale. Cependant, elle risque aussi d’entraîner une hausse des prix pour les consommateurs et de
provoquer des mesures de rétorsion pour leurs chaînes d'approvisionnement de la part de la Chine. Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, a déjà critiqué les États-Unis pour leur «
politisation continue des enjeux économiques et commerciaux », dénonçant
cette augmentation des droits de douane comme une nouvelle insulte à l’égard de Pékin. La hausse des droits de douane sur les véhicules électriques chinois pourrait redistribuer les cartes sur le marché mondial, notamment sur le marché européen où les constructeurs chinois tels que
BYD projettent déjà de construire une à deux usines de production.
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