BMW et Toyota travaillent de pair depuis une dizaine d’années pour développer la technologie des piles à combustible. Le constructeur automobile allemand espère commercialiser sa première voiture à hydrogène avant 2030.
BMW associé de Toyota sur l’hydrogène
BMW prévoit de commercialiser sa première voiture à hydrogène d’ici à 2028. Un projet ambitieux rendu possible grâce à sa collaboration avec le numéro 1 mondial et pionnier de l’hydrogène, Toyota. Les deux géants de l’automobile travaillent ensemble depuis 2012 pour développer la technologie des piles à combustible. Toyota, avec son modèle Mirai lancé en 2015, apporte son expertise dans le domaine, tandis que BMW développe ses propres prototypes, notamment le BMW iX5 Hydrogen. Ce SUV, actuellement en phase de test, pourrait servir de base au modèle que BMW prévoit de produire en série d’ici à 2028. À noter cependant que le modèle final de BMW n’a pas encore trouvé de nom officiel.
L’objectif de cette collaboration est de mutualiser les ressources pour accélérer le développement et réduire les coûts des véhicules à hydrogène pour les deux constructeurs automobile. Toutefois, les deux constructeurs ont bien précisé que leurs modèles garderont leur identité propre, sans partage de plateforme commune. Pour Oliver Zipse Président du Directoire de BMW AG, l’hydrogène est : « la pièce manquante pour la mobilité sans émission, car une seule technologie ne suffira pas à permettre une mobilité neutre pour le climat dans le monde entier. »
Une autonomie prometteuse, mais des défis de coûts
L’un des grands avantages des voitures à hydrogène est leur autonomie. Pour les modèles standards, cette autonomie est estimée à environ 650 km. À titre d’exemple, la Toyota Mirai permet de parcourir jusqu’à 800 km avec un plein d’hydrogène. De son côté, BMW annonce que son modèle à hydrogène, basé sur le prototype iX5 Hydrogen, offrira des performances similaires. Cela représente un avantage significatif par rapport aux véhicules électriques à batterie, dont l’autonomie est souvent moindre et le temps de recharge beaucoup plus long.
Cependant, cette technologie reste coûteuse. Pour un plein d’hydrogène, il faut compter entre 10 et 15 euros par kilogramme, soit environ 70 euros pour un plein complet, soit environs 11 euros les 100 km. Ce prix, ajouté au coût d’achat élevé des véhicules, pose encore un frein à l’adoption massive des voitures à hydrogène par le grand public : le Mirai de Toyota, le modèle le moins cher du marché, est proposé à près de 73.000 euros.
Un déploiement bien trop timide des stations par rapport aux objectifs de l’UE
Malgré les avantages de l’hydrogène, l’un des principaux obstacles à son déploiement reste l’infrastructure de ravitaillement. En France, à la fin de 2023, seules 69 stations d’hydrogène étaient disponibles, contre 58 en 2022. Ce nombre reste largement insuffisant pour soutenir une adoption massive des véhicules à hydrogène. Les constructeurs, dont BMW et Toyota, poussent pour un développement plus rapide de cette infrastructure, mais cela nécessite des investissements importants de la part des gouvernements et des acteurs privés.
Au niveau mondial, il n’y avait que 921 stations de ravitaillement en hydrogène fin 2023, avec la Chine en tête avec 200 stations. L’Allemagne, leader européen sur ce segment, en comptait pour sa part une centaine. Ce manque d’infrastructures freine l’expansion de cette technologie, pourtant essentielle pour atteindre les objectifs de décarbonation du secteur automobile d’ici 2035. L’UE s’est d’ailleurs fixée un réseau de station à hydrogène tous les 200 km d’ici à 2031… Au vu des finances actuelles de la France et d’une grande partie des pays européens, ainsi que de l’échec des voitures électriques qui semble se confirmer depuis plusieurs mois, il apparaît peu probable que les 27 pays membres réussissent à tenir leur objectif…
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