Le 11 novembre 2024, le sénateur Ian Brossat a déclenché une véritable tempête en annonçant son intention de déposer un amendement qui permettrait aux villes de restreindre – voire d’interdire – la circulation des SUV (sport utility vehicle). Cette initiative fait suite à un drame tragique dans la capitale, où un cycliste a perdu la vie dans une collision impliquant un SUV.
Ian Brossat a alors décidé de cibler ces véhicules qu’il juge « trop lourds » et « dangereux » pour nos rues. Mais est-ce vraiment raisonnable ? L’idée suscite des débats houleux, surtout parmi les passionnés d’automobiles qui voient dans cette proposition une attaque frontale contre leur liberté de choix.
Interdiction des SUV : la sécurité des autres usagers, vraiment ?
Selon Ian Brossat, les SUV seraient une menace dans les centres urbains, notamment pour les piétons et les cyclistes. Le sénateur communiste affirme que leur poids et leur taille accroissent le danger d’accidents graves. Pour justifier cette affirmation, il évoque des études étrangères, notamment une analyse suisse de l’assureur AXA qui affirme que les véhicules de plus de 2,1 tonnes sont impliqués dans 10 % à 27 % d’accidents de plus que les voitures plus légères. En Belgique, une autre étude indiquerait qu’un impact avec un véhicule de 1800 kg augmente de 50 % le risque de blessure mortelle par rapport à une voiture plus légère de 1200 kg.
Mais n’est-ce pas là une simplification grotesque de la réalité ? Les accidents sont-ils vraiment liés au type de véhicule, ou plutôt aux comportements imprudents de certains conducteurs ? Les SUV sont, certes, plus volumineux, mais ils bénéficient aussi d’équipements de sécurité sophistiqués et de technologies avancées pour éviter les collisions. Pourquoi ne pas se concentrer sur une sensibilisation aux comportements de conduite plutôt que de stigmatiser un type de véhicule en particulier ?
L’empreinte écologique des SUV : un argument valable ?
La proposition de loi de Ian Brossat s’appuie également sur des considérations environnementales. Selon lui, les SUV – même électriques – seraient des pollueurs « massifs ». Il affirme qu’un SUV électrique produit une empreinte carbone 70 % plus élevée qu’une voiture électrique standard. Et ne parlons même pas des modèles thermiques, qui consomment en moyenne 20 % de carburant en plus qu’une berline classique.
Certes, ces chiffres sont frappants, mais là encore, ils passent sous silence certains aspects. Les conducteurs de SUV, pour beaucoup, cherchent avant tout une solution de confort et de sécurité pour leur famille. Avec des options de véhicules hybrides et électriques, les passionnés d’automobiles font déjà un effort pour réduire leur impact. Et bannir des modèles de véhicules, c’est ignorer le fait que l’industrie travaille à réduire les émissions, avec des SUV plus économes et respectueux de l’environnement. La stigmatisation de ces véhicules, comme le propose le sénateur, semble déconnectée des progrès actuels de la technologie automobile.
Interdire les SUV en ville : une mesure radicale aux conséquences énormes
Mais si cette proposition est adoptée, quels seront les impacts ? Ian Brossat veut limiter l’accès aux SUV de plus de 1,8 tonne pour les thermiques et de plus de 2 tonnes pour les électriques dans les centres urbains. Cela exclurait de nombreux modèles, et pas seulement ceux de luxe. Les SUV familiaux, qui offrent espace et sécurité, sont visés en raison de leur taille.
En réalité, cette mesure risque surtout de compliquer la vie des automobilistes urbains. Le sénateur affirme qu’il s’agit de « protéger les autres usagers » dans les agglomérations, mais qui protège le droit de choisir son véhicule ? De plus, interdire ces voitures dans certaines zones urbaines va créer des inégalités entre villes. Ce qui est accepté dans une commune pourrait être proscrit dans une autre. Un véritable casse-tête pour ceux qui aiment conduire leur SUV en toute liberté.
Type de véhicule | Poids visé par la restriction |
---|---|
SUV thermique | 1,8 tonne |
SUV électrique | 2 tonnes |
Une proposition controversée, mais quelle issue ?
L’amendement de Ian Brossat devra passer le Sénat, où la majorité conservatrice pourrait s’y opposer. Cette proposition, bien qu’elle plaise à certains, suscite une opposition farouche parmi les passionnés d’automobiles. Ceux-ci y voient une restriction abusive de leur liberté de choix et un manque de reconnaissance des évolutions technologiques de l’industrie automobile. Alors, à quand une vraie réflexion sur la mobilité urbaine qui inclut tous les types de véhicules sans en faire des boucs émissaires ?
Au final, cet amendement ne fait qu’illustrer la déconnexion croissante entre les décideurs politiques et les attentes des citoyens, surtout ceux qui ont à cœur de choisir leur voiture. Les SUV ne sont pas le problème ; c’est l’obsession de les interdire qui le devient.
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