Industrie auto : le Japon ordonne à plusieurs fabricants d’arrêter leurs livraisons

Véhicules
Le Japon, reconnu pour son excellence en matière d'innovation et de technologie automobile, est actuellement au cœur d'un scandale retentissant. Plusieurs géants de l'industrie automobile sont accusés par le ministère des Transports nippon de falsification des tests de certification de leurs véhicules.  

Cinq constructeurs nippons épinglés par leur gouvernement

Le ministère japonais des Transports a révélé que Toyota, Honda, Mazda, Suzuki, et Yamaha ont délibérément contourné les règles strictes de certification des véhicules. Les tests en question, qui concernent la sécurité et la performance des véhicules (freinage, moteur, en cas de collision, etc) ont été effectués de manière irrégulière, avec des données manipulées pour répondre aux exigences gouvernementales. Cette pratique frauduleuse remonte à plus de dix ans pour certains modèles, comme le rapporte RFI, avec notamment des véhicules emblématiques tels que la Toyota Corolla Fielder, la Corolla Axio, ou encore le Yaris Cross. Un constat qui aggrave la situation et révèle une certaine inconscience de la part des fabricants épinglés. En conséquence, le ministère des Transports, celui-ci a exhorté les constructeurs automobiles nippons à arrêter les livraisons de leurs modèles concernées depuis le 3 juin 2024.   

Quel impact pour l'économie du Japon ?

  L'initiative du gouvernement japonais n'est pas à prendre à la légère, d'autant plus que l'industrie automobile est l'un des piliers de son économie. Le Japon est en effet le quatrième pays constructeur automobile au monde. Pour ne citer que quelques chiffres, ce secteur employait 8 % de la population nippone en 2019 et ses fabricants détenaient 20 % des parts de marché de ce secteur. À court terme, des milliers de travailleurs, des concessionnaires aux fabricants de pièces détachées, se retrouvent au chômage technique. À plus long terme, l'économie japonaise pourrait être très durement touchée. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Toyota, premier constructeur automobile au monde, est sujet à un scandale. L'affaire de sa filiale Daihatsu avait déjà plongé le PIB nippon dans le rouge au premier trimestre 2024. Pour autant, les déclarations des PDG suite à ce scandale laissent transparaître une attitude de déni et d'autojustification de leur part. Bien qu'ayant fait leur mea culpa, ces derniers n'ont pas hésité à critiquer les critères de certification qu'ils jugent désuets et inadaptés aux réalités modernes, comme le rapporte un correspondant de RFI.