Dans son rapport publié au mois de juin 2024, l’ONISR, l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière, alerte sur la part grandissante des véhicules quatre et deux roues motorisés qui sont impliqués dans les accidents corporels.
Une implication dans les accidents corporels en hausse
En juin 2024, l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) a dévoilé son rapport sur la non-assurance des véhicules entre 2019 et 2022. Le constat est préoccupant : le nombre de véhicules non assurés impliqués dans des accidents corporels a augmenté de 38 % en quatre ans.
En 2022, 5 % des véhicules impliqués dans des accidents corporels en métropole n’étaient pas assurés. Un chiffre qui grimpe à 15 % en Outre-mer. La proportion de véhicules non assurés est encore plus marquée dans les accidents mortels : ils représentent 6 % des cas en métropole et 20 % en Outre-mer.
Selon l’ONISR, pas moins de 680 000 véhicules non assurés circulent actuellement sur les routes françaises. L’observatoire interministériel fait une corrélation directe entre le risque d’accident graves et la non assurance. Selon l’ONISR, ce risque serait quatre fois plus élevé pour un non assuré.
Un phénomène qui touche principalement les moins de 35 ans et les deux-roues
Les moins de 35 ans représentent 36 % des décès sur la route et parmi eux, les non assurés seraient impliqués dans 61 % des accidents mortels. Dans le détail : 22 % sont des travailleurs, 16 % des étudiants, 11 % des chômeurs et 9 % des personnes sans activité. Les deux-roues motorisés quant à eux représentent 37 % des véhicules qui sont impliqués dans les accidents mortels et plus de la moitié en outre-mer (52 %).
Le rapport de l’ONISR alerte également sur les comportements des conducteurs qui, par défaut d’assurance, n’hésitent pas à prendre la fuite. Ce délit représente à lui seul plus de 20 % des infractions routières. En plus de mettre en danger la sécurité et même la vie des personnes impliquées dans l’accident (non-assistance à personne en danger), les conducteurs non assurés peuvent se retrouver à devoir hypothéquer leur maison par exemple pour couvrir les frais liés aux dommages corporels et / ou matériels. En 2022, comme le souligne l’ONISR, cela concernait plus d’un tiers des conducteurs en fuite retrouvés (33 %), et plus de la moitié des conducteurs de deux-roues motorisés (56 %).
Pour rappel, conduire sans assurance est un délit passible d’une amende forfaitaire de 750 €. En 2022, le Fonds de Garantie des Assurances Obligatoires (FGAO) a poursuivi en justice pas moins de 15 000 conducteurs non assurés, avec parfois des indemnités à payer qui s’élevaient à plus d’un million d’euros. Si certains conducteurs espèrent faire des économies en ne prenant pas d’assurance ou en refusant de faire passer leur véhicule au contrôle technique, le rapport de l’ONISR démontre bien que ce jeu dangereux n’en vaut clairement pas la chandelle. À noter par ailleurs que depuis 2024, la vignette verte est désormais dématérialisée, une avancée technologique qui devrait permettre un renforcement des contrôles par les forces de l’ordre.
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