Le contrôle technique, instauré en 1992, est devenu une étape incontournable pour tous les propriétaires de véhicules. Cependant, selon le dernier baromètre de 40 millions d'automobilistes et d'Autovision, de plus en plus d'automobilistes choisissent de mettre leur sécurité en danger pour des raisons financières.
Baisse du nombre de contrôles techniques malgré un parc automobile vieillissant
Le contrôle technique, instauré pour assurer la conformité et la sécurité des véhicules, se révèle être une source d'anxiété pour un nombre croissant d'automobilistes, principalement en raison des coûts de réparation potentiels. L'analyse du baromètre de 40 Millions d'automobilistes et Autovision révèle un paradoxe frappant : alors que
l'âge moyen des véhicules dans le parc automobile français augmente, passant de 11,2 ans à 12,5 ans entre 2019 et 2023, l'âge moyen des véhicules présentés au contrôle technique a, lui, diminué, passant de 16,8 ans en 2019 à 13,4 ans en 2023.
Un constat qui suggère qu'une portion croissante des propriétaires de véhicules anciens évite le contrôle technique, notamment par crainte de voir leur véhicule immobilisé et des coûts de réparation qui pourraient en découler. «
Les autorités estiment le taux d’évitement entre 5 et 7 %. Sur 20 millions de véhicules qui passent dans les centres chaque année, c’est gigantesque. Et, malheureusement, ce sont souvent ceux qui en ont le plus besoin… », précise le directeur général d’Autovision, Bernard Husser. Et comme le rappelle à juste titre Pierre Chasseray : «
C'est extrêmement dangereux, pour soi et pour les autres, de rouler avec des véhicules qui présentent des défaillances critiques ».
Le poids financier des réparations
Le principal facteur de cette stratégie d'évitement réside dans le coût des réparations, qui pèse de plus en plus sur le budget des automobilistes. Selon le baromètre des prix de la réparation automobile en France du comparateur en ligne IdGarages,
les tarifs pratiqués par les garages ont augmenté de 11,5 % sur l'année 2023.
Et comme le souligne en effet Flavien Neuvy, économiste et directeur de l’Observatoire Cetelem : «
Les personnes qui possèdent de vieux véhicules sont généralement celles qui disposent des budgets les plus restreints. Elles se retrouvent dans l'incapacité de faire face aux réparations nécessaires, accentuant ainsi leur vulnérabilité économique ».
De fausses économies pour d'énormes risques
L'évitement du contrôle technique, bien qu'il puisse être compréhensible, du moins à première vue, peut avoir des conséquences dramatiques. Selon Pierre Chasseray, délégué général de 40 Millions d'automobilistes, attire l'attention sur les environ 3 % des voitures ayant une défaillance critique qui nécessite une immobilisation immédiate. Un chiffre qui semble plutôt rassurant pour la grande majorité des propriétaires de véhicules. Et ce d'autant plus que, comme le rappelle l'association,
seul 1 véhicule sur 6 de plus de 10 ans en moyenne est sujet à une contre-visite, contre 5 % pour ceux de moins de 4 ans.
Reporter les réparations d'un véhicule s'avère donc contre-productif, puisque ces dernières, si elles ne sont pas effectuées en temps voulu, ne feront que s'alourdir. En définitive,
éviter le contrôle technique est donc un « mauvais calcul », tant pour le portefeuille des propriétaires des véhicules que pour leur sécurité ainsi que celle des autres usagers sur la route.
Commentaires
No Comments