Les études critiquant les SUV ne cessent de se multiplier, et plusieurs villes françaises ont commencé à prendre des mesures pour décourager les automobilistes d'en acheter. Est-il préférable de ne pas succomber à ce type de véhicule ?
Poids, taille, accidents... les études contre les SUV ne cessent de se multiplier
Dans un contexte où les rues européennes, conçues pour une ère pré-automobile, peinent à s'adapter à l'évolution des véhicules, les
SUV émergent comme des géants maladroits.
La largeur moyenne d'un SUV, atteignant facilement les 2 mètres, dépasse de loin celle d'une voiture compacte classique. Des études, telles que celle menée par Transport & Environnement, mettent en lumière une réalité urbaine où le passage de deux véhicules simultanément devient une gageure.
Cette tendance à l'élargissement des véhicules n'est pas propre aux SUV. La plupart des nouveaux modèles de voiture tendent à être de plus en plus imposant. Même ceux qui sont aujourd'hui considérés comme compacts, tels que la Skoda Octavia, affichent des dimensions bien au-dessus des modèles de voitures des dernières décennies : 4,68 mètres de long et 1,82 mètre de large. Cette tendance est en partie attribuable à l'intégration croissante de dispositifs de sécurité, qui alimente un cercle vicieux dans lequel les véhicules deviennent de plus en plus inadaptés à l'environnement urbain. En effet, un des autres reproches fait aux SUV concerne les accidents. Selon l'étude de l'Institut belge pour la sécurité routière, l'augmentation de 10 % de la hauteur frontale d'un véhicule accroît de 30% le risque de décès pour un piéton ou un cycliste en cas de collision.
Quel avenir pour les SUV ?
Même si les SUV consomment moins que la plupart des voitures, ils nécessitent une quantité de métaux critiques significativement plus importante, environ 2,2 fois plus que celle requise pour une voiture thermique et leur entretient est généralement plus couteux.
Un gros SUV équipé d'une batterie de 100 kWh, comme le souligne un rapport de novembre 2023 du WWF France, utilise trois à cinq fois plus de cuivre, d'aluminium, de lithium, de nickel, de cobalt, de manganèse et de graphite qu'une citadine électrique dotée d'une batterie de 20 kWh. La vente de SUV représentait près de la moitié de vente de véhicule neuf en 2023. Autrement dit, leur production en masse pourrait rapidement amener à des pénuries de ces métaux, essentiels non seulement pour la production des batteries, mais aussi pour d'autres composants clés de la transition énergétique, tels que les panneaux solaires ou les éoliennes.
Dans un effort pour réduire l'empreinte environnementale des SUV, des villes comme Lyon, Grenoble ou Paris ont adopté des politiques pionnières. Il faut dire qu'elles ont été les premières à réduire le nombre de places de stationnement disponibles.
La ville de Grenoble, par exemple, a introduit une tarification de stationnement basée sur le poids des véhicules, majorant de 10 % les frais pour les véhicules essence et diesel pesant plus de 1.550 kg et les électriques ou hybrides de plus de 1.800 kg. À Lyon, les SUV seront soumis, dès l'été 2024, à un système de tarification progressive dont le montant variera selon le poids et la motorisation des véhicules. Faut-il acheter un SUV ? Pas d'après le sociologue Yoann Demoli, interrogé par nos confrères de
Media rool, qui considère que
« les SUV neufs seront les mauvaises occasions de demain », notamment du fait
« qu'ils seront lourds et coûteux à entretenir ». « Dans 10 ou 15 ans, lorsqu’ils auront changé de propriétaire, ces véhicules arriveront aux mains de ménages qui devront faire avec des logiques environnementales de plus en plus contraignantes », ajoute-t-il. Bien évidemment, tout dépend de l'endroit où vous habitez et de l'utilisation que vous avez de ce type de voiture (grands trajets, famille, province, etc). Au vu des mesures qui sont prises à l'encontre des voitures, les SUV ne semblent pas être la meilleure option, du moins, pas pour les citadins.
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