Malus écologique : l’État en profite, les recettes fiscales explosent

Décryptages

En 2024, le malus écologique a considérablement augmenté les recettes fiscales françaises. L'État, en abaissant les seuils d'émission de CO2 et de poids des véhicules, s'assure des revenus records, frôlant le milliard d'euros.

Malus écologique : une explosion des recettes fiscales avec la hausse

En 2024, les recettes fiscales liées au malus écologique ont atteint des sommets inédits. En abaissant le seuil d'émission de CO2 de 123 g/km à 117 g/km et celui du poids de 1800 kg à 1600 kg, l'État a touché un jackpot fiscal. Selon les chiffres de NGC Data, les recettes pour le premier semestre 2024 s'élèvent à 737 millions d'euros, contre 379 millions pour toute l'année 2023. Cette progression est impressionnante, comparée aux 246 millions d'euros récoltés en 2022. Certains modèles de véhicules sont particulièrement touchés par cette fiscalité alourdie. En tête, le Renault Trafic avec ses 163 millions d'euros de recettes, suivi du Ford Tourneo Custom (90 millions) et du Mercedes Classe V (49 millions). Ces utilitaires reconvertis en véhicules particuliers représentent une part importante des recettes du malus écologique. En dehors des utilitaires, des modèles comme la Porsche 911, la Volkswagen Tiguan et le Dacia Duster contribuent également de manière significative. Par exemple, la Porsche 911 a généré 19,3 millions d'euros, prouvant que même les véhicules de luxe ne sont pas épargnés.

Pourquoi cette hausse ?

Le malus écologique, durci chaque année, est une mesure incitative pour réduire l'achat de véhicules polluants. Le seuil abaissé de 117 g/km et les montants de la taxe augmentés, jusqu'à 60 000 euros pour les véhicules très polluants, expliquent cette hausse. L'État ne plafonne plus cette taxe à 50% du prix du véhicule, ce qui amplifie encore les recettes fiscales. L'État profite clairement en réalité de cette situation pour augmenter ses revenus, sous couvert de mesures écologiques. À long terme, cette hausse continue du malus écologique pourrait dépasser le milliard d'euros de recettes annuelles. Cela pose des questions sur l'équilibre entre incitation écologique et pression fiscale. Les consommateurs, pénalisés par ces taxes, pourraient se tourner vers des modèles plus écologiques, réduisant ainsi les émissions globales de CO2. Toutefois, la dépendance aux recettes du malus pourrait limiter la marge de manœuvre du gouvernement pour ajuster ces mesures à l'avenir.


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