Voiture autonome : qu’en pensent les Français ?

Véhicules
Entre scepticisme et curiosité, le rapport des Français aux voitures autonomes oscille entre méfiance et fascination.  

Voiture autonome : une technologie qui fascine autant qu'elle suscite des appréhensions

  Les Français, malgré une certaine attirance pour la nouveauté, restent majoritairement sceptiques face à l'avènement des voitures autonomes. Une étude de Dekra révèle que plus de deux tiers des Français n'accordent pas leur confiance à ces véhicules futuristes. Cette méfiance s'accentue chez les femmes (75 %) et les plus de 50 ans. La sécurité, ou plutôt l'incertitude quant à son efficacité, est au cœur des préoccupations. Il y a un « véritable scepticisme quant à l'efficacité réelle du véhicule autonome en matière de sécurité », souligne le rapport.   Bien que réticents, 90 % des Français croient en l'inéluctabilité de cette avancée technologique. Les jeunes, notamment ceux de moins de 25 ans résidant en zones urbaines, sont les plus optimistes quant à sa concrétisation dans les dix prochaines années. Cependant, les récents déboires de firmes comme Cruise, spécialisée dans les robotaxis, alimentent la défiance. La cybersécurité est la source principale d'inquiétude : 83% des sondés craignent des attaques informatiques ciblant les véhicules connectés.  

Des avancées technologiques prometteuses mais insuffisantes

  L'automatisation des véhicules progresse, mais les Français restent attachés à leur rôle de conducteur. Les aides à la conduite actuelles, bien que réduisant significativement le nombre de morts sur les routes (une baisse de 64 % entre 2001 et 2020 dans l'UE), n'ont pas réussi à dissiper totalement les doutes. Karine Bonnet, présidente de Dekra Automotive, insiste : « 90 % des accidents sont d'origine humaine. Les assistants doivent donc permettre d'éviter ou de réduire les conséquences d'un accident ». Cependant, la complexité croissante des habitacles, avec une multiplication des écrans, peut paradoxalement réduire la concentration du conducteur. Les normes d'automatisation, allant du niveau 0 (sans aide à la conduite) au niveau 4 (conduite entièrement autonome), illustrent les défis technologiques et réglementaires à surmonter. Il faut également noter que la dépendance accrue aux systèmes d'assistance peut induire une baisse de vigilance chez le conducteur.  L'avenir de la voiture 100 % autonome reste encore lointain. Et plusieurs constructeurs, tels que General Motors, sont en train de reconsidérer leurs investissements dans ce domaine en raison des coûts élevés et des nombreux défis techniques encore non résolus.