Les routes françaises en mauvais état : un danger quotidien ?

Décryptages

L'état des routes françaises laisse à désirer et la situation semble s'aggraver. Entre gestion déficiente et budgets insuffisants, pourquoi nos routes se dégradent et quelles solutions pourraient être envisagées.

Mauvais état des routes : encore plus dangereux que l'alcool au volant

Les routes françaises sont le théâtre d'une dégradation alarmante. Environ 20% du réseau routier est jugé en mauvais état, une régression notable qui a débuté depuis une décennie. Cette situation est exacerbée par un financement inégal et insuffisant, particulièrement au niveau des communes et des départements. François Durovray, de l’Association des départements de France, souligne une répartition déséquilibrée des ressources, critiquant la concentration des recettes de péage sur une infime partie du réseau. La disparition des experts des DDE en 2010 a également accéléré la dégradation, faute de connaissances approfondies et spécifiques au réseau local. L'état déplorable des routes n'est pas sans conséquences sur la sécurité des usagers. D'après Alexandra Legendre, porte-parole de la Ligue des conducteurs, le mauvais état des infrastructures est impliqué dans 30% des accidents mortels, un chiffre supérieur à celui causé par l'alcool. Ce constat accablant met en lumière l'urgence d'une action efficace pour améliorer la situation, afin de réduire significativement les risques d'accidents graves.

Les municipalités manquent de moyens financiers

Le maire de Langon illustre parfaitement sur Capital le dilemme des communes françaises : l'entretien des routes représente près de la moitié de son budget, sans augmentation depuis dix ans et avec des aides de l'État réduites drastiquement. Cette pénurie financière limite sérieusement la capacité des municipalités à maintenir ou à améliorer la qualité des infrastructures routières. Ce manque de moyens est souvent accompagné d'une gestion peu efficace des fonds disponibles, questionnant la pérennité des réparations et des nouveaux revêtements. Face à tout cela, des initiatives telles que l'application Activ' Route et les cartographies des zones à risques climatiques sont des pas en avant. Ces outils aident à mieux identifier et signaler les problèmes, facilitant ainsi leur prise en charge par les autorités compétentes. De plus, les Assises de la route prévues par l’Association des départements de France en juin 2024 pourraient déboucher sur des propositions concrètes pour un modèle économique rénové de l'entretien routier.