Depuis quelques mois, on assiste en France et en Belgique à une recrudescence d’un type de vol ciblant les batteries de traction des voitures hybrides. Ce fléau se répand avec l’essor du marché des hybrides et l’activité de réseaux criminels organisés. Pour les propriétaires, les conséquences sont lourdes, tant sur le plan financier que pratique, ce qui rend la situation particulièrement préoccupante.
Où et quels véhicules ?
Ce problème ne se limite pas à une seule région ; il se propage sur plusieurs zones. En Île-de-France, notamment dans l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines avec des villes comme Maurepas et Magny-les-Hameaux, les cas se multiplient. On enregistre également des incidents dans le nord-ouest de la France et en Belgique.
Les malfrats visent surtout certaines marques et modèles. Les véhicules Toyota tels que le C-HR, la Prius et la Yaris rencontrent des difficultés. Les modèles à hybridation légère du groupe Stellantis, comme la Peugeot 208, la 2008 et la 3008, sont également touchés. Les hybrides de Volvo ne font pas exception. Les voitures hybrides simples et micro-hybrides semblent être les cibles privilégiées.
Comment s’y prennent les voleurs ?
Les malfaiteurs opèrent de manière rapide et efficace. Ils pénètrent dans le véhicule en brisant généralement une vitre de custode, ce qui leur permet d’ouvrir les portières arrière. Ensuite, ils démontent la banquette arrière pour accéder à la batterie, souvent située sous celle-ci ou sous les sièges avant. En quelques minutes à peine, ils déconnectent le faisceau électrique et extraient la batterie.
Une fois dérobées, ces batteries se retrouvent sur le marché parallèle ou sur des sites de petites annonces où elles se vendent entre 600 et 900 euros. La différence de prix rend ce vol particulièrement tentant pour les voleurs.
Ce que ça coûte aux victimes et comment prévenir
Au-delà de la simple perte de leur batterie, les propriétaires se retrouvent avec un véhicule inutilisable le temps de remettre tout en état : remplacement des vitres brisées, réparation des détériorations sur la carrosserie et l’intérieur, sans oublier le remplacement coûteux de la batterie et du faisceau électrique détaché.
Pour tenter de se protéger, plusieurs précautions sont conseillées. Installer une alarme avec superverrouillage et utiliser des vis anti-vol peut décourager les cambrioleurs. Stationner dans un garage fermé et sécurisé fait également partie des bons réflexes en matière de sécurité automobile. Pour les possesseurs de Toyota, l’application MyToyota offre la possibilité de géolocaliser le véhicule en cas de souci. Par ailleurs, certains garagistes proposent l’installation de boulons antivols supplémentaires pour renforcer la sécurité.
L’évolution du phénomène et l’avenir
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en France, on prévoit environ 138 100 vols de véhicules en 2024, tandis que les vols commis à l’intérieur des véhicules devraient atteindre 256 000 incidents (+0,5 %). Les délits ciblant les pièces ou accessoires, comme ces batteries, devraient augmenter de 3,8 %, totalisant 96 200 cas.
Rodolphe Pouvreau, directeur du SRA (Sécurité et Réparation Automobiles), affirme : « compte tenu des prix des batteries des voitures et de leur composition, ces pièces risquent d’être encore plus volées à l’avenir ». Ces propos montrent bien que le secteur automobile porte une attention particulière à ce problème.
