Voiture électrique : vers un essor des bornes de recharge rapides ?

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Les opérateurs de bornes de recharge rapides souhaitent un soutien des pouvoirs publics. Pixabay
Les opérateurs de bornes de recharge rapides souhaitent un soutien des pouvoirs publics. Pixabay | L'Automobiliste

Les opérateurs de recharge électrique prévoient un investissement massif de bornes de recharge rapides en France, mais demandent en retour une stabilité réglementaire pour assurer leur développement.

Des bornes de recharge rapides sous conditions

La mobilité électrique prend de l’ampleur en France avec un réseau de recharge qui s’étoffe rapidement. En 2024, le pays a dépassé les 150.000 points de recharge accessibles au public, un chiffre en progression constante. Pourtant, les opérateurs de recharge estiment que le développement du réseau doit s’accompagner d’un cadre réglementaire stable pour assurer la rentabilité de leurs investissements.

C’est dans cette optique qu’une alliance de 13 opérateurs majeurs a vu le jour sous le nom de Charge France. Ce collectif entend structurer le secteur et défendre des conditions favorables à l’essor de la recharge ultra-rapide, indispensable pour faciliter les longs trajets en voiture électrique. Cependant, ces acteurs posent une exigence claire : une régulation stable en France et en Europe pour garantir la viabilité économique des infrastructures mises en place.

Un investissement colossal pour la recharge rapide

Les membres de Charge France, parmi lesquels figurent des entreprises comme IONITY, Fastned, Electra ou encore ENGIE Vianeo, ont déjà injecté un milliard d’euros dans le déploiement de bornes rapides à travers le territoire. Et ils ne comptent pas s’arrêter là. Un plan d’investissement de trois milliards d’euros supplémentaires est prévu d’ici 2028 pour densifier le réseau et accompagner la transition énergétique.

Toutefois, cet effort financier repose sur un engagement des pouvoirs publics à maintenir une politique cohérente en faveur de l’électrification des véhicules. Charge France plaide ainsi pour des mesures incitatives, notamment fiscales, afin d’accélérer l’adoption des voitures électriques, notamment dans les flottes d’entreprise. Une dynamique qui, selon eux, permettra également de structurer un marché de l’occasion attractif pour les particuliers.

Une rentabilité encore incertaine

Malgré un développement soutenu du réseau, le taux d’utilisation des bornes reste inférieur aux attentes. En moyenne, une borne rapide ne sert qu’une fois par jour, un chiffre insuffisant pour rentabiliser les infrastructures coûteuses mises en place. Ce paradoxe s’explique par un déséquilibre entre le rythme d’installation des bornes, imposé par les obligations légales, et le ralentissement des ventes de véhicules électriques.

Les opérateurs craignent également un retour en arrière de l’Europe sur la fin des ventes de voitures thermiques neuves en 2035, un engagement aujourd’hui remis en discussion. Face aux pressions des constructeurs automobiles souhaitant assouplir la transition, Charge France veut faire entendre sa voix et défendre la nécessité de maintenir une trajectoire ambitieuse d’électrification.

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