Voiture électrique : bientôt un malus au poids ?

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Dans un contexte où la transition vers les véhicules électriques devient une priorité, le gouvernement français fait face à un double défi : encourager cette mutation tout en compensant les pertes financières considérables. En ce sens, plusieurs sénateurs envisagent d'introduire un malus au poids pour certains véhicules électriques dès 2025.  

Voiture électrique : le gouvernement envisage un malus au poids dès 2025 

  Vous souhaitez acheter une voiture électrique ? N'hésitez pas à porter une attention particulière au poids de votre futur véhicule. L'année 2025 pourrait marquer un tournant pour les propriétaires de voitures électriques. Plusieurs sénateurs ont proposé un amendement dans le cadre de la loi de finances 2024 afin d'introduire un malus au poids pour les véhicules électriques. Une mesure jusqu'alors réservée aux voitures thermiques. Cette taxe, appelée « malus masse », vise à sanctionner les véhicules dont le poids dépasse un certain seuil. Si l'amendement est voté, cette nouvelle taxe sera applicable à toutes les voitures électriques qui dépassent les 1 900 kg. Les propriétaires du Model Y de Tesla par exemple ou d'un des modèles ID de Volkswagen devront ainsi payer +10 euros/kg au-dessus de ce seuil. À noter également que le seuil pour les voitures thermiques passera à 1 600 kg en 2024, et à 1 800 kg pour les véhicules hybrides en 2025. Cette proposition fait trembler les fabricants de véhicules, en particulier de SUV, qui sont de plus en plus populaires. Le nombre de ventes de ce type de véhicule a en effet augmenté de 14 % en l'espace d'une année. À croire que le gouvernement vient seulement de se rendre compte que l'adoption de la voiture électrique, si elle est un pas vers la transition énergétique et la décarbonation, représente aussi un énorme coût pour l'État - contribuable.  

Une transition à plusieurs milliards d'euros

La transition vers les véhicules électriques représente un manque à gagner considérable pour l'État français. Il ne faut en effet pas oublier que la taxe sur le carburant est la quatrième source de revenus pour l'État. Elle lui rapporte près de 41 milliards d'euros par an. Avec la décision européenne d'interdire les véhicules thermiques d'ici 2035, la Direction générale du Trésor prévoit une perte d'environ 13 milliards d'euros d'ici 2030 liée à l'adoption des voitures électriques. Un chiffre qui grimperait à 30 milliards d'euros d'ici à 2050. Pour pallier ces pertes, le gouvernement ne se ferme aucune porte. À l'avenir, il pourrait très bien réduire le montant du bonus écologique, introduire une taxe spécifique telle que le « malus masse » sur certains véhicules électriques, ou tout simplement augmenter les taxes sur l'électricité. La transition énergétique s'accélère, mais l'équilibre entre les pertes liées aux taxes sur le carburant et le passage à l'électromobilité semble bien complexe à trouver. Le gouvernement compte bien, dans un premier temps, répercuter ses pertes sur les fabricants et les Français les plus fortunés. Combien de temps reste-t-il avant qu'il ne se tourne vers l'ensemble des contribuables ?