La transition vers les voitures électriques soulève une question cruciale : comment l’État français compensera-t-il les recettes issues des taxes sur les carburants ?
Taxes sur les carburants, 4e source de revenus pour l’état
Les taxes sur les carburants (60 % du prix du carburant) représentent actuellement la quatrième plus importante source de revenus pour l’État français. Le produit total de la TICPE (Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques), la taxe sur les carburants, s’élevait à 37 milliards d’euros en 2019, dont 13,6 milliards étaient destinés au budget de l’État. En 2022, selon le rapport du 5 décembre 2023 de la Direction générale du Trésor, les taxes sur les carburants ont rapporté 41 milliards de recettes à l’État. Des chiffres qui illustrent tous les enjeux économiques qui se cache derrière l’adoption des voitures électriques et qui démontre l’importance des taxes sur les carburants dans l’équilibre budgétaire national.
Le passage à l’électromobilité est donc bien loin de n’être qu’une question de batteries et de bornes de recharge et de décarbonation. La transition vers les voitures électriques, sommée par la Commission européenne, avec l’interdiction de la vente de véhicule thermiques neufs à partir de 2035, marque en réalité la fin programmée d’une des plus grosse source de revenus pour l’État.
Voiture électrique : le gouffre financier de la transition
Selon les projections de la Direction générale du Trésor, l’État pourrait voir s’envoler 13 milliards d’euros d’ici à 2030, liés à l’abandon des véhicules thermiques. La perte s’annonce encore plus conséquente sur le long terme. L’institution estime que la perte pour l’État pourrait s’élever à plus de 30 milliards d’euros d’ici à 2050. Le débat sur ce thème reste discret, probablement dans le but de ne pas dissuader les potentiels acquéreurs de voitures électriques. Mais que personne ne soit dupe : il est impensable que l’État ne cherche pas à compenser ailleurs les recettes perdues des taxes sur les carburants.
Dans ce contexte, le gouvernement étudie différentes stratégies pour pallier cette diminution de revenus. Parmi les solutions envisagées figure notamment l’augmentation des taxes sur l’électricité et les autres sources d’énergie. Par ailleurs, le gouvernement ne semble pas écarter la baisse des aides accordées pour l’acquisition de véhicules électriques (bonus écologique) ou la création de nouvelles taxes sur les véhicules électriques en fonction de leurs caractéristiques techniques (autonomie, batterie). Autrement dit, en plus d’être forcée, la transition vers l’électromobilité se fera sur le dos des contribuables.
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