JO 2024 : Toyota confrontée aux critiques autour de l’hydrogène

Véhicules

Toyota sous le feu des critiques pour sa promotion de l"hydrogène

Toyota, en tant que partenaire des Jeux Olympiques de Paris 2024, a fait le choix audacieux de promouvoir les véhicules à hydrogène comme solution de mobilité verte. Cependant, cette initiative suscite une vague de critiques au sein de la communauté scientifique, qui remet en question la viabilité environnementale et économique de cette technologie. Les véhicules à hydrogène sont souvent présentés comme une solution écologique, mais leur production reste majoritairement dépendante du gaz naturel. Ce procédé, connu sous le nom de reformage du méthane, est extrêmement polluant. Jean-Marc Jancovici, expert en énergie, explique : « La production d'un kilogramme d'hydrogène par reformage émet environ 10 kg de CO2. » En outre, le rendement énergétique de ces véhicules est inférieur à celui des véhicules électriques à batterie. Là où les batteries électriques convertissent 70 à 80 % de l'énergie en mouvement, les véhicules à hydrogène n'atteignent que 30 à 40 %. Un autre point de contention réside dans les coûts élevés et les infrastructures nécessaires pour le développement de ce type de carburant. La production, le stockage et la distribution de ce gaz exigent des investissements considérables. L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) estime que les coûts de déploiement de l'infrastructure pour l'hydrogène pourraient atteindre 1 200 milliards de dollars d'ici 2050. En outre, les stations de ravitaillement en hydrogène sont encore rares, avec seulement 432 stations dans le monde en 2021, selon le Hydrogen Council.

Des alternatives viables et moins dangereuses

L'hydrogène, en tant que gaz hautement inflammable, pose des risques de sécurité. Les réservoirs des véhicules doivent contenir l'hydrogène sous haute pression, augmentant ainsi les dangers potentiels.  Face aux critiques des véhicules à hydrogène, les véhicules électriques à batterie apparaissent comme une alternative plus fiable et écologique. Leur rendement énergétique est supérieur, et leur empreinte carbone est réduite, notamment lorsque l'électricité provient de sources renouvelables. La Commission Européenne indique qu'un VEB peut réduire les émissions de CO2 jusqu'à 80% par rapport à un véhicule thermique, lorsque l'énergie utilisée est renouvelable. Les politiques publiques jouent un rôle crucial dans la promotion des modes de transport durables. Plusieurs pays européens ont déjà pris des mesures pour interdire les ventes de véhicules à combustion interne dans les prochaines décennies. Par exemple, la Norvège prévoit de mettre fin à la vente de ces véhicules d'ici 2025. En France, des incitations financières sont offertes pour encourager l'achat de véhicules électriques, facilitant ainsi leur adoption.