Deux-roues : bientôt interdits la nuit à Paris ?

Véhicules
Mauvaise nouvelle pour les conducteurs de motos et scooters thermiques : Pierre-Yves Bournazel, élu de l'opposition à la mairie de Paris (Horizons), a proposé, lors du Conseil de Paris, mardi 6 février 2024, de les interdire de circulation durant la nuit afin de limiter les nuisances sonores.   

Une proposition pour interdire les deux-roues de circuler la nuit

  Pierre-Yves Bournazel, a indiqué auprès de nos confrères de BFMTV, qu'il avait suggéré au Conseil de Paris, une expérimentation d'un an pour interdire la circulation des motos et des scooters thermiques entre 22 heures et 7 heures du matin. « Près de 50% des Parisiens auraient un sommeil altéré par les nuisances sonores » a-t-il justifié en s'appuyant sur le Plan d'amélioration de l'environnement sonore de la Ville de Paris. Cette initiative vise à atténuer le bruit nocturne, que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère nuisible au-delà de 30 décibels. La proposition a reçu un accueil mitigé tant au sein de la mairie de Paris qu'auprès des Parisiens. David Belliard, adjoint EELV aux mobilités, a en effet, reconnu l'intérêt de la mesure pour les habitants de la capitale et pour la transition vers l'électrique, mais a souligné son impossibilité de mise en œuvre par la Ville :  « Elle ne peut pas être mise en place par la Ville », car cette compétence relève de la Métropole du Grand Paris, a-t-il confirmé. Une bonne nouvelle pour les usagers de motos et scooters thermiques, mais aussi les concessionnaires, surtout quand on sait que certains collectifs anti-motard tels que Ras le Scoot plaide une interdiction de circulation pure et simple de jour comme de nuit.

Le marché des deux-roues thermiques en chute libre

L'impact de cette proposition dépasse le cadre de la nuisance sonore. Le marché des deux-roues à Paris connaît déjà une mutation significative, avec une baisse de 19% des ventes de scooters thermiques en 2023 de moins de 50 cm³, selon l'Observatoire Solly Azar AAA-Data. Une chute qui s'explique en grande partie par la mise en place, depuis le 1ᵉʳ septembre 2022, du stationnement payant pour les motos et les scooters thermiques à Paris.  Cette mesure, avec la mise en place des Zones de Faibles émissions, est perçue comme une contrainte supplémentaire et a dissuadé de nombreux Parisiens, le tarif de stationnement pouvant grimper jusqu'à 36 euros de l'heure. Pour les concessionnaires, cette baisse des ventes représente un défi majeur. Nombre d'entre eux ont vu leur chiffre d'affaires diminuer. Sur les 480 établissements présents dans la capitale, 28 ont dû mettre la clé sous la porte au cours de l'année 2023. A contrario, le nombre d'immatriculations de motos et scooters électriques a augmenté de plus de 71% sur l'année 2023. Néanmoins, les scooters électriques, bien que moins bruyants et polluants, peinent encore à s'imposer comme la norme, en partie à cause de leur coût initial plus élevé et de l'infrastructure de recharge insuffisante.