Transport : le tunnel de Tende n’ouvrira pas en juin 2024

Politique
Le tunnel de Tende, censé relier la vallée de la Roya en France au Piémont en Italie, pourrait connaître un nouveau report, cette fois pour le mois de septembre 2024. Un coup dur pour les habitants et les élus locaux, qui n'ont de cesse d'exprimer leur ras-le-bol face à un projet qui s'éternise depuis maintenant dix ans.  

Tunnel de Tende, une livraison encore reportée

L'entreprise Edilmaco, responsable des travaux, a sollicité un délai supplémentaire de trois mois auprès de l'Anas, l'organisme en charge du réseau routier italien, plongeant une fois de plus la région dans l'incertitude. L'annonce a été faite à l'occasion de la dernière commission intergouvernementale (CIG). « C'est impensable, aucune des promesses qui nous sont faites n’est jamais tenue », s'est indigné Jean-Pierre Vassallo, maire de Tende, reflétant le sentiment général d'exaspération et d'abandon. Le coût du chantier, initialement estimé à 175 millions d'euros, atteint désormais les 255 millions d'euros. Les autorités françaises, qui le financent à hauteur de 42%, ont toutes les raisons de taper du poing sur la table. D'autant plus que les retards accumulés ont des répercussions directes sur l'économie locale, le tourisme, et la vie quotidienne des résidents. « On se souviendra de ce chantier comme du plus gros échec que l'on ait connu », déplore Alexandra Masson, députée des Alpes-Maritimes, et co-présidente de la région des Alpes-Maritimes. Cette dernière prévoit d'interpeller le nouveau ministre des Transports, Patrice Vergriete, afin qu'il se saisisse du sujet.  

Entre espoir et désillusion

Les habitants de la vallée de la Roya et du Piémont attendaient du tunnel de Tende bien plus qu'une simple route : un lien renforcé entre la France et l'Italie, un vecteur de développement économique et social. Mais face aux retards, aux coûts qui s'envolent et aux promesses non tenues, c'est une profonde désillusion qui s'installe. L'ANAS promet des contrôles renforcés, mais pour beaucoup, ces assurances sonnent creux après des années d'attente. Entre gestion chaotique, retards successifs et budget qui explose, la patience des populations locales est mise à rude épreuve. Les autorités françaises et italiennes appellent à ce que soit sanctionné Edilmaco : « Nous n’acceptons aucun report et l’entreprise doit se voir appliquer toutes les pénalités prévues dans le contrat, qui doivent être allouées au territoire sous forme de compensations pour les entreprises et de soutien au tourisme, pour les dommages subis ces derniers mois ». Reste à savoir si les promesses d'une livraison en septembre 2024 seront tenues. Au vu des dernières années, plus personne ne semble y croire.