La sécurité routière passera par les drones en 2016 ?

Véhicules

A quelques jours d’intervalles Nicolas Sarkozy et Bernard Cazeneuve ont confié à la radio leur intention de privatiser les contrôles de vitesse. Bien que l’annonce soit loin de faire l’unanimité, les deux responsables politiques affirment vouloir moderniser la sécurité routière. C’est également dans cette perspective que la gendarmerie nationale étudie la possibilité de confier la surveillance des routes à des drones…

Une privatisation pour faire face au manque d’effectif ?

Va-t-on privatiser les missions de la sécurité routière dans un avenir proche ? Cette éventualité évoquée par le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve et par l’ancien président, Nicolas Sarkozy peine à convaincre les Français et les principaux acteurs concernés. Ainsi, le syndicat de police Unité SGP-FO explique, « la force publique ne peut être que la prérogative de l’Etat » et s’inquiète, « si on ouvre la voie aux sociétés privées, se posera la question de leur pouvoir de coercition, de leur armement et d’un éventuel risque social voire démocratique ».

Et en effet, la  déléguée générale de l'association Prévention Routière, Anne Lavaud, s’interroge : «Quid des grands excès de vitesse, au-dessus de 40 kilomètres/heures qui nécessitent des interpellations aujourd'hui »? De son côté le délégué interministériel à la sécurité routière, Emmanuel Barbe, assure qu’actuellement « les deux agents présents à bord du véhiculent sont « surqualifiés » pour la tâche qui leur est attribuée ». C’est pourquoi le gouvernement propose par exemple de lancer des appels d’offre à destination des sociétés de VTC voire de Uber, tandis que le chef des Républicains envisagent de confier la tâches aux agents des sociétés d'autoroutes. Une idée aussitôt contestée par la CGT et Hugues Granier, chargé de la coordination de la branche Sociétés d'autoroutes : « on ne veut pas faire le boulot d'autres personnes » !

La technologie transforme le « business » de la sécurité routière

Pour le site Caradisiac, il s’agirait en réalité d’une question « de business, et finalement assez peu de sécurité routière proprement dite ». Quant à Pierre-Marie Giraud, rédacteur en chef de L'Essor de la gendarmerie nationale, journal indépendant de la gendarmerie ces solutions ne sont pas opérationnelles. Interrogé par Caradisiac il affirme : « Chacun son travail. On a des escadrons de sécurité routière dont le travail est de s'occuper des contrôles de vitesse et de bien d'autres tâches, comme le contrôle des papiers, celui des camions, etc. Vous imaginez les employés d'autoroute vous demander les papiers de votre véhicule » ?

Situation paradoxale où les employés des sociétés d’autoroute refusent de récupérer des tâches de subalternes et où les forces de l’ordre en sous-effectif désirent conserver leurs missions. Pour tenter de trouver un compromis, le Directeur général de la Gendarmerie, Denis Favier, étudie parallèlement à la possibilité de recourir à des drones pour surveiller le réseau routier… Et si certaines sources internes du journaliste Xavier Berne assurent : « on est encore très loin de la technologie dont on a besoin »,  la Gendarmerie a bien passé une commande cet été en vue de l'acquisition d'une vingtaine de quadri-rotors.

En réaction à ces affirmations, la Gendarmerie Nationale a souhaité tempérer : « Pour l'instant, c'est vraiment très prématuré. On est loin de pouvoir utiliser les drones pour faire de la sécurité routière, même si ça fera certainement partie, demain, de notre arsenal. »