À la fin d’octobre 2025, Tesla reste un acteur majeur du marché électrique mondial. Pourtant, le constructeur américain fait face à une contraction inédite de ses ventes, surtout en Europe et aux États-Unis. Selon plusieurs études récentes, cette baisse n’est pas liée à la qualité de ses produits ni à un retard technologique, mais à un phénomène d’image : les positions politiques d’Elon Musk, désormais perçues comme radicales, divisent profondément les acheteurs.
Quand la politique d’Elon Musk percute la stratégie de marque
Elon Musk n’est plus seulement un entrepreneur : il est devenu un acteur politique. Depuis le rachat de Twitter, rebaptisé X, en octobre 2022, ses prises de position conservatrices et ses échanges fréquents avec des figures d’extrême-droite ont redéfini son image publique. D’après une étude du National Bureau of Economic Research en partenariat avec l’université de Yale, ces postures qualifiées de « polarising and partisan » ont directement influencé la perception de Tesla auprès des consommateurs américains.
Les chercheurs estiment que « sans l’effet partisan de Musk, les ventes de Tesla entre octobre 2022 et avril 2025 auraient été de 67 % à 83 % plus élevées ». Cela représente plus d’un million de véhicules électriques non vendus, selon Electrek. Cette chute reflète une perte de confiance dans la marque. Historiquement, les acheteurs de Tesla appartiennent aux classes urbaines et progressistes, attachées à la mobilité durable. Or, ces publics se détournent aujourd’hui d’un constructeur perçu comme aligné sur les valeurs de la droite populiste américaine.
Aux États-Unis, la fracture est nette. Les ventes reculent dans les États à majorité démocrate, cœur historique de la clientèle, tandis que la croissance ne compense pas dans les bastions républicains. « Les consommateurs démocrates sont beaucoup moins susceptibles d’acheter une Tesla qu’avant », résume le rapport.
Tesla face à une érosion commerciale sur ses marchés clés
Les conséquences se lisent désormais dans les chiffres. En Europe, Tesla a vu ses ventes chuter de 18,6 % en septembre 2025 par rapport à l’année précédente, alors que son principal rival chinois BYD enregistrait une progression spectaculaire de 272 %. Cette dynamique inverse traduit à la fois l’arrivée d’une concurrence agressive et le désamour croissant envers une marque devenue politiquement clivante.
Le repli est particulièrement fort dans les pays historiquement favorables à l’électrique. Reuters a relevé en septembre une baisse de 47,3 % en France, 84 % en Suède et 42 % au Danemark. En Californie, État emblématique pour Tesla, les immatriculations ont reculé de 9,4 % au troisième trimestre, la part de marché tombant à 46,2 %.






